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Fonctionnaire de police tuée à Rambouillet : ce que l'on sait de l’attaque au couteau survenue dans un commissariat

Une fonctionnaire de police a été tuée à l'entrée du commissariat de Rambouillet, dans les Yvelines, vendredi après-midi, par un assaillant muni d'un couteau. L'homme a ensuite été abattu. 

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Des policiers sécurisent le périmètre après l'attaque au couteau qui a coûté la vie à une fonctionnaire de police, le 23 avril 2021, à Rambouillet (Yvelines). (BERTRAND GUAY / AFP)

Une fonctionnaire de police a été tuée à Rambouillet (Yvelines), vendredi 23 avril, par un homme de 36 ans, Jamel G. de nationalité tunisienne. Ce dernier est mort après avoir été blessé par un policier. Le parquet national antiterroriste s’est saisi de l'enquête.

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Une fonctionnaire de policée tuée au couteau

La fonctionnaire a été tuée au couteau alors qu'elle pénétrait dans le sas d'entrée du commissariat vers 14h20 par un homme, Jamel G., selon les papiers qui ont été retrouvés sur lui, qui a prononcé les paroles "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand") lors de l'attaque, a indiqué à franceinfo une source proche de l'enquête. La victime était âgée de 49 ans, se prénommait Stéphanie et était mère de deux enfants de 18 et 13 ans. Elle était agente administrative au commissariat de Rambouillet (Yvelines), dans une zone résidentielle de la commune cossue située à une soixantaine kilomètres au sud-ouest de Paris. Fonctionnaire administrative du ministère de l'Intérieur, elle n'était pas policière et n'était donc pas en uniforme et ne portait pas d'arme au moment de l'attaque.

D'après les premières constatations, elle a été touchée d'au moins un coup de couteau de cuisine à hauteur du cou par l'assaillant qui serait entré à sa suite dans le sas, a appris France Télévisions de source proche de l'enquête. La fonctionnaire de police a succombé à ses blessures, malgré l'intervention des pompiers.

L'assaillant a été abattu par la police

Jamel G., l'assaillant de nationalité tunisienne, était âgé de 36 ans. Il avait été interpellé plus tôt dans l'après-midi, ont affirmé des sources policières à franceinfo et France Télévisions. Il est décédé des suites de ses blessures, touché par balles après avoir été visé par un policier à deux reprises, d'après une source proche de l'enquête.

Il était arrivé en France en 2009 et était resté en situation irrégulière pendant environ dix ans. Une autorisation de séjour lui avait été accordée en 2020. Il travaillait en tant que chauffeur-livreur, et était inconnu des services de police et de renseignement, a appris France Télévisions de source proche de l'enquête. 

L'étude de son profil Facebook révèle qu'il a posté durant plusieurs années des publications dénonçant l'islamophobie. En octobre 2020, quelques jours après l'assassinat de Samuel Paty, il avait rejoint une campagne sur le réseau social intitulée "Respectez Mohammed, prophète de Dieu".

Le parquet national antiterroriste saisi

Le parquet national antiterroriste (Pnat) a ouvert "une enquête de flagrance des chefs d''assassinat sur personne dépositaire de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste' et 'association de malfaiteurs terroriste'". Elle est confiée conjointement à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). 

Le procureur antiterroriste a expliqué, vendredi après-midi, lors d'un point presse aux abords du commissariat, s'être saisi de l'enquête en raison des modalités de l'attaque et de "la personne de la victime", fonctionnaire de police, "d'éléments de repérage" de la part de l'assaillant avant son attaque, ainsi que des "propos tenus par l'auteur" au moment des faits. L'assaillant a ainsi attendu "un certain temps" près du commissariat et a repéré sa victime qui sortait de sa voiture, puis l'a attaquée lorsqu'elle est entrée dans le commissariat, a appris France Télévisions de source proche de l'enquête.

Trois personnes en garde à vue

Une perquisition a été menée au domicile de Jamel G., à Rambouillet, ont appris franceinfo et France Télévisions. Une autre perquisition a eu lieu dans le Val-de-Marne, au domicile de l'homme qui avait hébergé l'assaillant à son arrivée en France, en 2009.

Trois personnes de l'entourage du tueur ont été placées en garde à vue vendredi soir, a appris France Télévisions auprès du parquet national antiterroriste. Parmi elles se trouve l'homme qui avait hébergé l'assaillant en 2009 dans le Val-de-Marne.

L'exécutif condamne "un geste barbare"

Dans un message posté sur Twitter, Emmanuel Macron a fermement condamné l'attaque. "Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien", a écrit le chef de l'Etat.

Le Premier ministre, Jean Castex, qui s'est rendu sur les lieux du drame, a dénoncé sur Twitter un "geste barbare et d'une infinie lâcheté""Notre détermination à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes est plus que jamais intacte", a-t-il ajouté.

Après l'attaque de Rambouillet, Gérald Darmanin a demandé aux préfets de renforcer la sécurité aux abords des commissariats et des brigades de gendarmerie, "notamment s'agissant des accueils".

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