Enlèvement du petit Hamza : le père avait prévenu la police qu'il emmenait son fils chez sa sœur le soir même
Une alerte enlèvement avait été déclenchée le 10 décembre 2021 concernant la disparition du jeune Hamza âgé de 12 ans. Le père est convoqué devant le tribunal correctionnel lundi. Son avocat déplore les cafouillages de la police de Lens.
Fallait-il déclencher l'alerte enlèvement pour retrouver le petit Hamza ? Le père du jeune homme avait prévenu la police de Lens qu'il emmenait son fils chez sa soeur à Sallaumines, dans le Pas-de-Calais le soir du vendredi 17 décembre 2021. Pourtant, l'alerte enlèvement a été déclenchée le lendemain matin. Pour son avocat, Maître Damien Legrand, l'alerte enlèvement n'aurait pas dû être déclenchée. Il déplore les cafouillages de la police de Lens et dénonce, à franceinfo, la "volonté de l'institution de sauver les apparences" en poursuivant son client, qui doit comparaître dans l'après-midi du lundi 10 janvier devant le tribunal correctionnel de Béthune.
L'avocat explique que les enquêteurs ont examiné la téléphonie du père de famille et "ont constaté par exemple qu'immédiatement au moment où le père prend possession de l'enfant, il appelle les services de police. Ils ont constaté que cet homme, s'il vient chercher son fils, c'est parce que son fils le supplie. Ils ont constaté bien évidemment que cet homme se rend au service de police de Lens, qu'on le laisse ressortir de ce commissariat alors qu'il vient de dire qu'il était en possession de son fils".
"Il n'y a absolument aucune infraction"
De fait, selon les informations de franceinfo, après être allé chercher son fils de 12 ans chez l'assistante maternelle où il était placé à Fouquières-lès-Lens, dans le Pas-de-Calais, l'homme a contacté le commissariat de Lens et l'assistance sociale pour déclarer qu'il avait pris son enfant. Il s'est également rendu physiquement au commissariat de Lens, dès le vendredi soir, pour déposer une main courante dans laquelle il précise emmener son fils chez sa soeur, à Sallaumines, là où ils seront en effet retrouvés le lendemain.
"Les conclusions de l'enquête sont très claires. Il n'y a absolument aucune infraction qui a été commise par cet homme et ce que j'affirme, c'est que la poursuite dont il fait l'objet, compte tenu des conclusions de l'enquête, ça n'est rien d'autre qu'une volonté de l'institution de sauver les apparences. Ça traduit - d'ailleurs c'est ce qui fait froid dans le dos - l'incapacité de l'institution judiciaire à reconnaître ses erreurs", dénonce l'avocat.
Un doute sur les intentions du père, selon une source judiciaire
Interrogée sur ce cafouillage et ce raté dans la communication entre les services de police et la justice, une source judiciaire maintient à franceinfo que le déclenchement de l'alerte enlèvement était légitime, en raison du doute sur les réelles intentions du père et de son passif.
Depuis le divorce des parents d'Hamza, un conflit est apparu sur la garde de l'enfant. Le père avait déjà tenté de l'enlever le 28 août dernier pour l'emmener vers les Émirats arabes unis, puis, le 5 septembre, à l'issue de son droit de visite et d'hébergement, l'homme n'avait pas remis son fils à la mère et avait entamé une errance de trois mois avec lui à travers la France. C'est pour cela que le procureur de la République avait demandé le placement provisoire de l'enfant, le 1er décembre 2021, et que le juge des enfants a décidé de le placer le 14 décembre, trois jours avant les faits.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.