Cet article date de plus d'un an.

Immeubles effondrés à Marseille : "Des accusations comme ça, c'est abominable", se défend la nièce d'une habitante accusée d'avoir provoqué une explosion de gaz

Le fils d'un sinistré du 17 rue de Tivoli affirme qu'une voisine âgée laissait régulièrement sa gazinière allumée alors que l'enquête sur les origines des effondrements ne fait que commencer.
Article rédigé par franceinfo - Laura Lavenne, avec France Bleu Provence
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La rue de Tivoli, à Marseille, mardi 11 avril 2023. (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

À Marseille, après l'intervention des secours, c'est au tour des enquêteurs de se rendre rue de Tivoli, dans le 5e arrondissement. Trois jours après l'effondrement de deux immeubles et la mort d'au moins six personnes, la piste d'une explosion au gaz est privilégiée. Y a-t-il eu une fuite dans les conduits ? Un habitant a-t-il laissé le gaz ouvert ?

>> Immeubles effondrés à Marseille : 302 personnes ont été évacuées, 89 d'entre elles ont été relogées provisoirement

Quatre premières victimes de l'effondrement du 17 rue de Tivoli, à Marseille, ont pu être identifiées, a annoncé, mardi 11 avril, Dominique Laurens, la procureure de la République de Marseille, en conférence de presse. Les ADN des deux premiers corps sortis des décombres correspondent à ceux de Jack et Anne-Marie, un couple âgé de 74 ans, domicilié au 3e étage de l'immeuble. Antionietta, habitante du premier étage, âgée de 88 ans, a également pu être identifiée, ainsi que Nicole, 65 ans, habitante du rez-de-jardin.

L'enquête "a basculé en homicide involontaire dès la découverte du premier corps", précise-t-elle. Elle s'oriente désormais sur "l'hypothèse de l'explosion au gaz". "Dans cet immeuble, seuls le rez-de-chaussée et le premier étage étaient équipés au gaz", déclare Dominique Laurens.

S'il est bien trop tôt pour tirer des conclusions, mais un témoignage met en cause la responsabilité d'une habitante. Celui de Bruno Sinapi, qui a fait savoir aux enquêteurs qu'il allait porter plainte. Sa mère vivait au rez-de-chaussée du 17 rue de Tivoli avec son beau-père. Et il l'assure, cette voisine du 1er étage, Antoinette, perdait la tête : "Elle perdait tout, elle égarait les clés, elle égarait les chéquiers. Elle mettait la télé à tue-tête, elle savait plus l'arrêter".

"Elle avait un problème avec le gaz. Je sais que plusieurs fois, quand je venais voir mes parents, mon beau-père me disait 'Tiens, j'ai été obligé de monter parce qu'elle avait mis la poêle à chauffer, puis elle l'avait oubliée'".

Bruno Sinapi

à franceinfo

"Elle ne perd pas du tout la tête"

Des oublis répétés, qui avaient conduit les parents de Bruno Sinapi à acheter à Antoinette une cuisinière électrique. Mais il affirme que la vieille dame continuait à utiliser sa gazinière. 

Ces propos ont provoqué une vive émotion. Ce sont des accusations infondées, se défend la nièce d'Antoinette, qui préfère rester anonyme, et qui a défendu sa tante au micro de France Bleu Provence : "C'était une dame très autonome qui sortait tous les jours, qui était vaillante, qui faisait ses courses. Et elle ne perd pas du tout la tête. Des accusations comme ça, c'est abominable".

De son côté, la procureure de Marseille a reconnu lors d'une conférence de presse que si la gazinière avait été changée "des difficultés avaient peut-être été constatées dans l'usage de ce matériel au gaz". Le compteur de gaz du 1er étage a pu être récupéré, "cet élément est en cours d'exploitation". Il s'agit désormais "de vérifier s'il y a eu une consommation anormale dans les 24 heures avant l'explosion", a par ailleurs expliqué Dominique Laurens, "sans pouvoir en dire plus en l'état".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.