Drame de la rue d'Aubagne : cinq ans après, quatre mis en cause dont un élu de l'ancienne équipe municipale

Le 5 novembre 2018, deux immeubles insalubres s'effondraient rue d’Aubagne, en plein cœur de Marseille, causant la mort de huit personnes. L'instruction est terminée depuis quelques jours.
Article rédigé par Mathilde Vinceneux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Commémoration du drame de la rue d'Aubagne à Marseille (Bouches-du-Rhône) le 5 novembre 2022 (VREL VALERIE / MAXPPP)

Ce n'est que quelques jours avant la date anniversaire de la catastrophe que les trois juges d’instruction chargés de l’enquête ont terminé leurs investigations, ouvrant la voie vers un procès pour quatre mis en examen, soupçonnés d’homicides, blessures involontaires et mise en danger de vie d’autrui. Les juges attendent maintenant les observations de chaque partie, sous trois mois, puis le réquisitoire du parquet avant d'ordonner ou non un procès.


Deux personnes morales sont dans le viseur de la justice : Marseille Habitat, le bailleur social de la ville, propriétaire de l’immeuble inhabité, au numéro 63 de la rue d'Aubagne ; et le syndic Liautard, gérant de la copropriété du numéro 65, là où vivaient les huit victimes.

Cet immeuble avait été visité par un expert, quelques jours à peine avant les effondrements. Cet expert est le troisième mis en cause : il a constaté quelques fissures, mais n’a prononcé qu’une évacuation partielle, les locataires sont donc rentrés chez eux alors qu’un arrêté de péril grave et imminent venait d’être signé. À ce moment-là, les effondrement étaient déjà prévisibles, "inéluctables" selon les architectes mandatés par la justice.

Le seul élu mis en examen est Julien Ruas, adjoint à la prévention des risques sous l’ancien maire, Jean-Claude Gaudin. Il clame son innocence, mais la justice lui reproche d’avoir ignoré les alertes : deux courriers d’expert décrivaient déjà, plusieurs années avant le drame, la vétusté, la pourriture, l’affaissement de l’immeuble encore habité. Julien Ruas est mis en examen pour homicides involontaires par violation délibérée, blessures involontaires par violation délibérée et mise en danger délibérée d'autrui. Lors d'un éventuel procès, Jean-Claude Gaudin ne sera lui entendu que comme témoin.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.