Mort de Steve Maia Caniço à Nantes : la relaxe du commissaire "est une insulte à la mémoire de Steve", dénoncent ses parents
La relaxe du commissaire Grégoire Chassaing, seule personne poursuivie pour la mort de Steve Maia Caniço à Nantes en 2019, "est une insulte à la mémoire de Steve", a dénoncé jeudi 26 septembre sur France Bleu Loire Océan, Béatrice, la mère de Steve.
Vendredi dernier, la justice a estimé que le commissaire, jugé pendant cinq jours en juin pour homicide involontaire, n'avait commis aucune faute ayant pu aboutir à la chute de Steve dans le fleuve. L'homme de 24 ans est mort noyé, lors de la Fête de la musique 2019, dans la nuit du 21 au 22 juin, après être tombé dans la Loire alors que des policiers utilisaient des gaz lacrymogènes.
Pour la mère de Steve, cette décision de justice est "une nouvelle violence infligée à sa famille". Elle estime être confrontée à "un second deuil". Béatrice a un sentiment d'"injustice" et avoue être face "à une incompréhension totale. Il y a quelque chose qui ne va pas. Ou alors, je ne comprends rien à la justice". À l'annonce du jugement, elle avoue avoir été "anéantie", comme après "un combat de boxe. J'étais KO debout sur le tapis."
Pour Oscar, le père de Steve, le fait que le commissaire n'ait "même pas eu de sursis" est "injuste". "C'est irrespectueux, ça fait très mal." "Ceux qui font des erreurs, ils doivent le payer", estime Oscar. Il aurait bien vu certains policiers jugés, en plus du commissaire Chassaing. "Ils ont voulu jouer les cow-boys et le résultat est celui-là. Celui qui était sur le banc, le responsable, n'est pas tout seul à être responsable."
Le parquet a jusqu'à lundi pour faire appel
La mère de Steve n'accepte pas la relaxe du commissaire, mais ne souhaite pas de deuxième procès. "En tant que mère, je dis stop à tout. J'ai ce besoin mental de mettre une fin à quelque chose." Béatrice précise vouloir "sauver sa santé, arrêter cette souffrance, ce carnage." Elle veut à présent "continuer à avancer".
Mais Oscar, le père de Steve, aimerait un nouveau procès "comme le frère et la sœur de Steve". "Même s'il y a une infime chance" que le parquet fasse appel du jugement du tribunal correctionnel, "moi, je saisirai la chance. Je ne suis pas fatigué, j'irai au bout. C'est mon fils et je me bats pour mon fils", insiste le père de Steve.
La décision d'un appel ou non est entre les mains du parquet de Rennes. Il a jusqu'à lundi 30 septembre pour faire connaître sa décision.
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