Mort de Steve Maia Caniço à Nantes : au premier jour du procès, la famille du jeune homme témoigne

Le commissaire Grégoire Chassaing est jugé depuis lundi à Rennes pour la mort de Steve Maia Caniço, tombé dans la Loire pendant une opération de police en 2019, le soir de la Fête de la musique. Au premier jour du procès, sa mère et son oncle ont été entendus.
Article rédigé par franceinfo
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La mère de Steve Maia Caniço à la barre, le 10 juin 2024, devant le commissaire Grégoire Chassaing, dans le box des prévenus. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

Le procès du commissaire de police Grégoire Chassaing a débuté lundi 10 juin, au tribunal judiciaire de Rennes. Le commissaire est accusé d’homicide involontaire après la mort du jeune Steve Maia Caniço, le 21 juin 2019, lors de la Fête de la musique à Nantes. Le jeune est homme est tombé dans la Loire et s’y est noyé alors que se tenait sur le quai une intervention policière que l’accusation estime inappropriée et disproportionnée.

Cette première journée d'audience a été marquée, entre autres, par les émouvantes auditions des proches de Steve. Sa mère, en larmes, décrit son garcon : hypersensible, détestant la violence, phobique de l’eau au point de n’avoir jamais pu apprendre à nager. "M'imaginer ses derniers instants, c’est affreux. La panique, les lacrymogènes, puis la Loire et ses courants… C’est tout ce qui l’effrayait", soupire-t-elle. L’oncle de Steve, lui aussi, est ému à la barre et répète : "Et dire que tout ça était évitable…"

33 bombes lacrymogènes en 20 minutes

Comprenez évitable, si la police n’avait pas mené une telle intervention. Steve Maia Caniço est tombé dans la Loire à 4h33 du matin, juste après le début de l'opération dirigée par le commissaire Grégoire Chassaing. Opération qui visait à faire cesser la musique d'un DJ récalcitrant et interpeller quelques fêtards qui leur jetaient des projectiles. Selon l’accusation, la réponse policière a été disproportionnée, inadaptée aux lieux : 33 bombes lacrymogènes ont été lancées, sans sommation, en 20 minutes.

C'est ensuite le responsable de la protection civile, présent ce soir-là sur le quai, qui arrive à la barre. Il se souvient de l'épais nuage, de la confusion soudaine, de sa toux, des gens qui l'interpellaient - car au moins sept personnes étaient tombées dans la Loire -. Il dit sa frustration : "Nous n'avons pas les équipements pour intervenir sur le fleuve. J'ai appelé la société de sauvetage, mais le temps qu’ils arrivent…" Le secouriste confie avoir aperçu dans l'eau une silhouette, un visage qui dérivait, puis plus rien. Sans doute Steve…

L'un des procureurs lui demande : "Cela fait 14 ans que vous êtes bénévole et encadrez de telles soirées festives. Aviez-vous déjà vécu un contexte aussi dégradé ?" "Non jamais, non.", répond-il.

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