Mort de Fiona : la mère de la fillette et son ex-compagnon condamnés à vingt ans de prison en appel
En première instance, Cécile Bourgeon avait été acquittée pour les violences ayant entraîné la mort de Fiona et avait été uniquement condamnée à cinq ans de prison pour avoir fait croire à un enlèvement de l'enfant.
Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona, et son ex-compagnon Berkane Makhlouf ont été condamnés en appel à vingt ans de prison, dimanche 11 février. La cour d'assises de la Haute-Loire les a jugés aussi coupables l'un que l'autre des coups fatals portés à la fillette de 5 ans en 2013.
En première instance, en 2016, la cour d'assises du Puy-de-Dôme avait dissocié les peines. Cécile Bourgeon avait été acquittée pour les violences ayant entraîné la mort de Fiona et avait été uniquement condamnée à cinq ans de prison pour avoir fait croire à un enlèvement de l'enfant. Berkane Makhlouf avait, lui, déjà écopé de vingt ans de réclusion.
"Ils n'ont pas tout dit"
"Les mensonges, les contradictions, les silences, les incohérences, la variabilité n'ont pas permis d'appréhender le contexte exact du décès. Pour autant, le positionnement des accusés ne suffit pas à créer un doute raisonnable, a déclaré le président de la cour. Si ce n'est menti, ils n'ont pas tout dit."
Après 25 jours de procès cumulés, rien de nouveau n'a émergé sur les faits eux-mêmes. Les anciens partenaires se sont accusés l'un et l'autre d'avoir porté des coups à l'enfant, sans les lier à son décès. La cour, qui a reconnu cette fois que Fiona a été victime de "maltraitance", a également prononcé un "retrait total de l'autorité parentale" de Cécile Bourgeon sur ses deux autres enfants.
"Un procès hypothéqué par l'émotion"
Renaud Portejoie, l’un des avocats de Cécile Bourgeon, a annoncé qu’il allait former "un pourvoi en cassation dès lundi".
Il y aura donc un troisième procès.
Renaud Portejoie, l'un des avocats de Cécile Bourgeon
De son côté, l'avocat de Berkane Makhlouf s'est dit "déçu" du verdict. "Ce procès a été hypothéqué par l'émotion, a regretté Mohamed Khanifar au micro de France Bleu Pays d'Auvergne. Il y a eu certainement plus d'émotions que de justice, plus d'émotions que d'équité. Plus de raison aurait certainement permis une décision, à mon sens, plus convenable et plus satisfaisante pour tous."
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