Procès Daval : "Le soir n'était pas choisi, c’est la dispute qui a mal tourné", assure l'accusé

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
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Jonathann Daval dessiné dans son box, au premier jour de son procès pour le meurtre de son épouse Alexia, le 16 novembre 2020. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

Lors de son interrogatoire, jeudi, Jonathann Daval est notamment revenu sur les instants qui ont suivi le meurtre de son épouse. Pour la première fois, il a également admis avoir voulu donner la mort à Alexia.

Ce qu'il faut savoir

Au lendemain du témoignage de la famille d'Alexia Daval sur la personnalité de Jonathann Daval, l'interrogatoire de l'accusé s'est poursuivi jeudi 19 novembre. Interrogé sur la nuit du meurtre, du 27 au 28 octobre 2017, l'accusé a déclaré que "le soir n'était pas choisi, c'est la dispute qui a mal tourné". Devant la cour d'assises de la Haute-Saône, à Vesoul, il est également revenu sur les heures qui ont suivi la mort de son épouse. "C'est le lendemain que j'ai pris la décision de me débarrasser du corps en maquillant ça en une sortie en jogging", a-t-il déclaré. "Pourquoi ce scénario ?", lui a rétorqué l'avocat général. Jonathann Daval a alors cité la peur de "perdre les personnes qu’on aime", ainsi que "le regard des autres"Suivez notre direct.

 Jonathann Daval reconnaît avoir voulu "donner la mort" à Alexia. "Quoi qu'il en soit, je lui ai donné la mort, oui, quand on étrangle quelqu'un comme ça, c'est pour donner la mort", a admis l'accusé. "C'est donc la mort que vous vouliez ?", a insisté le président. "Ben oui", a lâché l'accuséC'est la première fois qu'il dit explicitement avoir voulu donner la mort à son épouse.

Le portrait psychologique de l'accusé par plusieurs experts. Décrit comme "très infantile", il a "deux personnalités qui coexistent sans jamais se rencontrer", a estimé le psychologue Tony Arpin, qui l'a expertisé en détention. "Une personne qu'il va donner à montrer, quelqu'un de gentil, bien comme il faut (...) et, juxtaposé, un autre personnage, beaucoup plus solide, plus agressif, plus dominateur." "C’est comme un barrage qui a cédé, il y avait de l’accumulation qui ne s’était jamais dite. Il était dans le refoulement de son agressivité, ce système a craqué, il ne pouvait plus la contenir", a déclaré de son côté l'expert psychiatre Jean Canterino. 

 L'accusé rétabli après un malaise. L'audience a pu reprendre après un avis médical favorable, jeudi matin. La veille, elle avait été interrompue par un malaise vagal de Jonathann Daval, qui avait été hospitalisé. Alors qu'il répondait aux questions du président, l'accusé s'était effondré, au bout d'environ trois quarts d'heure d'interrogatoire, alors qu'il était questionné sur sa relation compliquée avec son épouse, notamment leurs difficultés à concevoir un enfant. 

 La famille attend plus que des excuses. Mercredi, Jonathann Daval a adressé des "excuses" à la famille de la victime, au début de son interrogatoire. "Ils attendaient des excuses sincères, répond l'un des avocats des parents, Jean-Hubert Portejoie, sur franceinfo, jeudi. Jean-Pierre et Isabelle Fouillot ne peuvent se satisfaire de ces quelques mots de Jonathann Daval. Outre des excuses, ils veulent surtout des explications." Il espère que l'accusé ne sera pas "diminué" par son malaise.