Marseille : les soldats ne sont pas les seuls patients de l'hôpital militaire de Laveran
À l'hôpital militaire de Laveran à Marseille (Bouches-du-Rhône), on ne soigne pas que des soldats, mais aussi des civils, parfois victimes de règlements de compte des gangs des quartiers nord de Marseille.
Un squelette au képi blanc de la légion veillant sur une salle de rééducation. Une touche d'humour, dans cet espace où l'on apprend patiemment à vivre avec un corps abîmé : des civils et des militaires. À l'étage inférieur, on s'active aux urgences. Une soixantaine de patients par jour, souvent âgés. L'activité classique d'un hôpital de secteur, sauf qu'ici, plusieurs fois par mois, les médecins font face à des plaies par arme à feu ou arme blanche. Les victimes ne sont pas des militaires, mais de jeunes Marseillais.
Un hôpital qui profite aussi aux civils
Mais parfois, les blessures dont ils souffrent sont comparables, car l'hôpital se trouve au beau milieu des quartiers nord de Marseille, une zone où les règlements de compte endeuillent régulièrement la cité. "La dernière fois, on m'a réveillé en pleine nuit pour un jeune qui s'était pris dix coups de couteau", témoigne le docteur Bruno. Au bloc, l'équipe médicale s'apprête à extraire une tumeur. Un savoir-faire en chirurgie de guerre désormais partagée lors d'une conférence. Au cœur des discussions : comment faire face à l'afflux massif de victimes d'actes terroristes. À Marseille, on compte plus de morts par balles en trois ans, que de soldats français tués en Afghanistan en 13 ans d'intervention.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.