Ce que l'on sait de la mort d'une policière tuée par un collègue qui manipulait son arme de service
Une fonctionnaire de police a été tuée dimanche par un collègue qui manipulait son arme de service dans les locaux de la police judiciaire de Paris. Le suspect a été placé en garde à vue.
Un drame au 36 rue du Bastion et des questions. Une policière a été tuée par l'un de ses collègues, dans la soirée du dimanche 10 mars, dans les locaux du nouveau siège de la police judiciaire à Paris. Le tireur, un jeune adjoint de sécurité qui manipulait son arme de service a été placé en garde à vue. Franceinfo fait le point sur cette affaire.
Que sait-on des policiers impliqués dans cette affaire ?
La fonctionnaire de police, âgée d'une vingtaine d'années, tuée par un tir d'arme à feu par l'un de ses collègues, faisait partie de l'unité de surveillance du tribunal de grande instance de Paris, selon des sources syndicales jointes par franceinfo. Son collègue, un jeune adjoint de sécurité, a été placé en garde à vue. Il va faire l'objet d'un suivi psychologique.
Lundi, la Préfecture de police a indiqué à l'AFP que l'auteur du tir accidentel ainsi que l'adjoint de sécurité étaient suspendus de leurs fonctions. Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, a également demandé à la Direction générale de la police nationale (DGPN) la suspension d'un gardien de la paix, lui aussi présent au moment des faits.
Dans quelles circonstances est morte la policière ?
Les faits se sont produits dimanche en fin de journée, au 36 rue du Bastion, dans le 17e arrondissement de Paris. Les policiers de cette unité de surveillance sont "en fin de service", selon Jean-Paul Megret, le secrétaire national du syndicat indépendant des commissaires de police (SCPN), joint par franceinfo.
La victime est alors mortellement touchée à la tête par un de ses collègues qui a manipulé son arme de service et appuyé accidentellement sur la détente, selon des sources syndicales contactées par franceinfo. Plusieurs témoins auraient assisté à la scène. Comment expliquer que le policier ait dégainé son arme de service ? "C'est une bêtise dramatique", explique Jean-Paul Megret.
Par jeu ou par bêtise, ils se seraient entraînés à faire des sorties d'arme, ce qui ne se fait jamais ailleurs que dans un stand de tir.
Jean-Paul Megret, secrétaire national du syndicat indépendant des commissaires de policeà franceinfo
"Est-ce que c'est un jeu stupide, ou est-ce que c'est une volonté de s'entrainer bêtement alors que les règles ne sont pas du tout celle-là ?", s'interroge le syndicaliste, pour qui cet accident résulte d'"un certain nombre d'actions qui ne doivent pas à elles seules se produire."
L'accident est "d'autant plus dramatique que ce sont des gens qui débutent dans la carrière, souligne Jean-Paul Mégret. La formation au maniement des armes, ils l'ont tous eu il n'y a pas longtemps, il n'y a pas de phénomène d'oubli."
Quelles conséquences au sein de la police judiciaire ?
Dès dimanche soir, une cellule de soutien psychologique a été mise en place "pour essayer de faire parler les proches de la victime et de l'auteur", indique Jean-Paul Megret. Cette cellule va prendre en charge, par la suite, d'autres collègues de la direction et de ce service.
Par ailleurs, l'ensemble des policiers va suivre un rappel des règles et des consignes de sécurité. "Il faut systématiquement expliquer qu'on a un certain nombre de principes, trop tatillons selon certains, mais qu'il est indispensable de suivre, même si on a l'impression de bien maîtriser l'arme dont on est doté", rappelle le secrétaire national du SCPN. Concernant l'enquête, le parquet de Paris a saisi l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN), la "police des polices", précise une source judiciaire à franceinfo.
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