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"Il était toujours là pour défendre la cause des étudiants" : des centaines de personnes devant le Crous à Lyon, où un étudiant s'est immolé

L'étudiant de 22 ans qui s'est immolé par le feu, vendredi 8 novembre devant le siège du Crous, est toujours entre la vie et la mort. À Lyon, plusieurs centaines d'étudiants, mais pas seulement, lui rendent hommage.

Article rédigé par Mathilde Imberty
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Plusieurs centaines d'étudiants se sont réunis, mardi 12 novembre, devant le siège du Crous à Lyon, où l'un d'eux s'est grièvement brûlé en s'immolant vendredi. (MATHILDE IMBERTY / RADIO FRANCE)

"Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, de cette société là, on n'en veut pas". C'est la petite amie de l'étudiant de 22 ans qui s'est immolé par le feu, vendredi 8 novembre devant le Crous, qui lance les slogans.

Alors que l'étudiant est toujours entre la vie et la mort, plusieurs centaines d'étudiants ont rendu hommage à leur camarade, ce mardi 12 novembre, à Lyon. De nombreuses manifestations ont également eu lieu simultanément en France.

Cette immolation a secoué les consciences. Les derniers mots de l’étudiant, qu'il a écrits sur Facebook, sont inscrits à la bombe sur la façade de l’établissement : "Mon dernier souhait c'est aussi que mes camarades continuent de lutter pour en finir définitivement avec tout ça."

Ce mardi, c'est une trentaine de rassemblements qui se tenaient en même temps dans toute la France, pour poursuivre le combat de l'étudiant qui s'est immolé. "Ça fait plaisir de voir que les gens de mobilisent et prennent au sérieux ce qu'il s'est passé", confie une amie de promotion. Le cousin du jeune qui s'est immolé est aussi très touché de voir les choses bouger. "Il était toujours là pour défendre la cause des étudiants. Il s'est inscrit en sciences politiques pour ça", confie-t-il à franceinfo.

"250 euros de bourse" et un "loyer de 200 euros"

La précarité, Eliott en parle en connaissance de cause. Il est le premier de sa famille à faire des études et sa famille l’aide comme elle peut. Il peut à peine, de temps en temps seulement, se payer un billet de train pour aller les voir. Avec 250 euros de bourse, Eliott paye son loyer de 200 euros et avec ce qu'il reste, il "essaye" de faire ses courses et "mange des pâtes". Eliott raconte par ailleurs qu’il a voulu consulter le service psychologique de l’université mais il fallait attendre deux mois pour obtenir un rendez-vous.

8% des étudiants ont tenté de se suicider en 2018

L'UNEF rappelle que 8% des étudiants ont tenté de se suicider en 2018, selon une enquête sur le coût de la vie et la santé des étudiants. L'organisation rappelle également que la précarité étudiante est en hausse de 2,83%. Jean-Baptiste militait au syndicat Solidaires étudiant-e-s aux côtés du jeune qui s'est immolé : "Le suicide ça arrive à beaucoup de jeunes et c'est pas que des nombres. C'est des personnes qui doivent travailler à côté de leurs études pour finir les fins de mois", déplore-t-il avant d'inviter à "porter le message dans toute la France pour tirer la sonnette d'alarme".

Le cortège s’est dirigé vers la présidence de l’université Lyon 2 pour réclamer des mesures concrètes. Samedi 9 novembre, la présidente de la faculté, Nathalie Dompnier, avait indiqué à l'AFP que l'établissement n'avait pas connaissance "de difficultés personnelles" concernant l'étudiant immolé, "très impliqué au sein des instances" de l'université.

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