La poche "périmée" n'a pas été administrée aux bébés morts à Chambéry, selon le procureur
Un rapport de l'inspection conduite à l'hôpital de Chambéry "sera rendu public la semaine prochaine".
Le laboratoire Marette contre-attaque, dans l'affaire des nouveau-nés morts à l'hôpital de Chambéry (Savoie) en décembre. Son avocat, Matthieu Lemaire, a accusé jeudi 16 janvier l'établissement d'avoir utilisé une poche de nutriments périmée. Mais le procureur de Marseille, Brice Robin, a précisé qu'elle n'a été donnée à aucun des trois bébés décédés.
"Le 15 décembre 2013, la quatrième poche, fabriquée par le laboratoire Marette le 28 novembre 2013, a été administrée alors qu'elle était périmée depuis trois jours", a-t-il affirmé face à la presse réunie à Caen (Calvados). Prudent, l'avocat a toutefois précisé que ces "dysfonctionnements" n'ont pas forcément de "lien causal avec les décès". Mais "il n'en demeure pas moins qu'on ne peut pas considérer qu'il s'agit d'une bonne pratique", note-t-il.
Le laboratoire renonce à des recours
Matthieu Lemaire s'est étonné que ces éléments, qui figurent dans un rapport de pharmacovigilance fourni par l'hôpital à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), n'aient pas été rendus publics. "Toute l'attention s'est focalisée sur le laboratoire Marette, alors que c'est une information importante", a-t-il déploré.
Les activités de Marette ont été suspendues par les autorités sanitaires le 7 janvier. A ce jour, aucun élément ne permet de dire comment s'est développée la bactérie qui a contaminé les poches alimentaires. Le laboratoire, qui avait un temps envisagé un recours, a annoncé mardi 14 janvier, par la voix de son avocat, qu'il renonçait à cette procédure.
Un rapport conjoint de l'inspection de l'Agence régionale de santé et de l'agence l'ANSM, conduite le 7 janvier à l'hôpital de Chambéry, "sera rendu public la semaine prochaine". Il "fera le point sur les conditions d'administration et de stockage des poches de nutrition parentérale, et donc sur le respect des dates limites d'utilisation de ces poches", indique le ministère de la Santé.
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