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Attentats terroristes : Diam's, "française", "musulmane" et "affligée"

La rappeuse, convertie à l'islam, appelle à ne pas se laisser "prendre au jeu diabolique de l'escalade des haines". D'autres artistes musulmans ont également fait part de leur "peine et de leur douleur", comme Jamel Debbouze.

Article rédigé par franceinfo
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La chanteuse Diam's le 17 juillet 2010, lors des Francofolies de La Rochelle (Charente-Maritime). (XAVIER LEOTY / AFP)

Ils sont Français, humoristes, artistes, musulmans pratiquants ou issus de la communauté musulmane. Ils dénoncent l'attaque contre Charlie Hebdo et les prises d'otages qui ont suivi, vendredi 9 janvier. Et ils redoutent les amalgames et les dégâts que ces attentats terroristes pourraient provoquer au sein d'une société française déjà divisée.

Diam's : "L'islam interdit le terrorisme"

La rappeuse Diam's, qui s'est convertie à l'islam en 2008, a appelé à ne pas se laisser "prendre au jeu diabolique de l'escalade des haines" après l'attentat contre Charlie Hebdo. La chanteuse se dit "française""musulmane" et "affligée" dans ce billet mis en ligne sur son compte Facebook juste après la fin des prises d'otages.

"Je m'indigne de toutes les barbaries perpétrées ici et là au nom de l'islam. Je crains qu'une porte ne se soit ouverte de haine mutuelle, de violence", écrit la rappeuse, de son vrai nom Mélanie Georgiades, en retrait du monde musical depuis quelques années.

"L'islam interdit le terrorisme et appelle à la paix et non à la terreur. (...) N'en déplaise à ceux qui pensent le contraire par ignorance, racisme ou esprit d'amalgame, écrit Diam's. Le chaos est voulu mais ne nous laissons pas prendre au jeu diabolique de l'escalade des haines."

 

Jhon Rachid : "Ils ont le droit de dessiner"

Sous le choc, le YouTubeur Jhon Rachid a rédigé une série de tweets cinglants, mercredi, juste après l'attaque de l'hebdomadaire satirique. 
Samedi, il s'en est expliqué dans Libération. "Après l'horreur, j'avoue, j'ai pensé égoïstement à nous, les musulmans de France. Je me suis dit : 'On est foutu, on n'a plus rien pour nous.' J'ai pensé au FN, à la vision que les gens ont de l'islam", confie-t-il. "Je me suis mis à me justifier. C'était un réflexe, car on n'a pas à le faire", tranche-t-il.

Musulman pratiquant, il confie son malaise face aux caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo : "Je n'arrive pas à rigoler des caricatures représentant une figure religieuse, quelle qu'elle soit. Ça me gêne, je trouve ça blasphématoire, je regarde pas, mais bordel, on ne tue pas des gens ! Ils ont le droit de dessiner."

Jamel Debbouze : "Il va falloir se relever"

"Depuis mercredi je ne trouve pas les mots pour décrire ma peine et ma douleur", a écrit Jamel Debbouze dans un message publié sur sa page Facebook vendredi soir. "Je pense aux victimes et à leurs familles. Ce soir je suis triste et désemparé. Pour la première fois je n'ai pas envie de rire, mais il va falloir se relever." Et l'humoriste de conclure dans un appel à se joindre à la grande manifestation républicaine : "A dimanche."
 

"J’ai appris l’islam de la manière la plus noble qui soit, en étant tolérant, en ayant de la sollicitude pour le monde qui m’entoure", déclarait-il déjà en 2012 dans une interview à La Vie après l'affaire Merah. "La religion, c’était le ciment de la famille, un repère fort qui nous permettait de nous retrouver autour de valeurs, confiait-il. L’ouverture, le partage, la solidarité."

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