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Attaque au couteau à Annecy : "Il faut éviter toute idée de psychose", tempère le préfet de Haute-Savoie

Le préfet appelle "à éviter toute récupération et tout amalgame" après l'attaque au couteau survenue à Annecy jeudi.
Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Pays de Savoie
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Publié
Temps de lecture : 4min
Yves Le Breton, préfet de Haute-Savoie (au centre), pendant que la Première ministre Elisabeth Borne et Gérald Darmanin répondent aux questions des journalistes après l'attaque au couteau survenue à Annecy, le 8 juin 2023. (GRÉGORY YETCHMENIZA / MAXPPP)

"Je pense qu’il faut éviter toute idée de psychose", tempère vendredi 9 juin le préfet de Haute-Savoie. Invité de France Bleu Pays de Savoie, Yves Le Breton tient à rappeler que l'auteur de l'attaque au couteau, jeudi dans une aire de jeu pour enfants à Annecy, "était seul" et qu'il "est interrogé au commissariat dans le cadre d’une procédure de droit commun"

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Le représentant de l'État "souhaite que la vie puisse reprendre le plus rapidement possible sur son rythme normal dans une ville accueillante et touristique". Yves Le Breton promet "un accompagnement tout au long des semaines à venir" et assure que "les forces police nationale, de gendarmerie qui sont extrêmement mobilisées pour la sécurité de leur concitoyens".  

La visite du président "témoigne de la plus grande compassion de l’État"

Le préfet confirme que les quatre enfants blessés dans cette attaque au couteau sont toujours "dans un état grave". Trois sont hospitalisés à Grenoble, un à Genève. Les jeunes victimes sont deux filles et deux garçons, âgés de 22 mois à 3 ans. Deux adultes ont également été blessés. Un homme de 70 ans est toujours pris en charge au centre hospitalier Annecy Genevois. Le second, plus légèrement touché "a pu rentrer chez lui hier [jeudi] soir", indique Yves Le Breton. 

Emmanuel Macron et son épouse Brigitte Macron, se rendent vendredi à Annecy. "La venue du président de la République, après celles de la Première ministre et du ministre de l’Intérieur, témoigne de la plus grande compassion de l’État pour cet événement dramatique", salue le préfet de Haute-Savoie.

"Je crois que le Président aura à cœur de saluer toutes celles et tous ceux qui ont participé à la prise en charge des victimes et qui ont géré cet événement dramatique."

Yves Le Breton, préfet de Haute-Savoie

à France Bleu Pays de Savoie

Le suspect n'a pas été auditionné par les enquêteurs. L'homme n'a pas pu être extrait de sa cellule en raison d'un trop grand état d'agitation, a appris franceinfo, de sources proches de l'enquête. Une nouvelle consultation médicale et psychiatrique est prévue vendredi matin comme le veut la procédure. 

Il faut "éviter toute récupération et tout amalgame"

Ce ressortissant syrien de 31 ans vivait à Annecy depuis plusieurs mois, de manière régulière puisqu'il a obtenu le statut de réfugié en Suède il y a une dizaine d'année. Il avait déposé une demande d'asile en France en novembre 2022 mais il a été débouté. Cette décision lui a été notifiée le 4 juin, soit quatre jours avant l'attaque, a appris France Inter de source proche du dossier. "L’auteur s’est vu refuser l’asile en France parce qu’il disposait déjà d’un régime de protection ailleurs", explique à nouveau le préfet. Il appelle "donc à éviter toute récupération, tout amalgame".

"Il faut s’interroger avant tout sur les motivations d’un tel acte qui de mon point de vue et ça n’engage que moi sont à avant tout à chercher dans la folie humaine."

Yves Le Breton, préfet de Haute-Savoie

à France Bleu Pays de Savoie

Le préfet de Haute-Savoie estime par ailleurs que dans de telles circonstances, "le moment n’est jamais à la récupération". Malgré une interdiction préfectorale, une cinquantaine de militants d'ultradroite se sont rassemblés à Annecy jeudi soir près de l'aire de jeu du Pâquier, où s'est déroulée l'attaque au couteau. Ils répondaient à l'appel passé par plusieurs mouvements d'extrême droite sur les réseaux sociaux en utilisant le hashtag #francocide, selon le terme inventé par Éric Zemmour. Le préfet Yves Le Breton ne fait pas état d'interpellation mais "il y a eu des dispersions". Il salue le travail des forces de l'ordre : "Ce rassemblement que je pourrais qualifier d’indécent, n’a pas pu se tenir dans les conditions prévues par les organisateurs."

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