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Relaxé dans l'affaire du Carlton, DSK va-t-il revenir en politique ?

L'ancien patron du FMI a été relaxé, vendredi, quatre ans après le début de la procédure judiciaire dans cette affaire de proxénétisme. 

Article rédigé par Ariane Nicolas
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
L'ancien directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, à la sortie du tribunal de Lille, le 18 février 2015. (MAXPPP)

Quel avenir pour Dominique Strauss-Kahn ? Après sa relaxe dans l'affaire du Carlton de Lille, vendredi 12 juin, l'ancien patron du Fonds monétaire international en a fini avec la justice. Depuis l'affaire du Sofitel de New York, il y a quatre ans, Dominique Strauss-Kahn est persona non grata dans le monde politique, et se concentre sur ses discrètes activités de conseil. A 66 ans, DSK peut-il désormais effectuer un retour sur le devant de la scène ? Et en a-t-il envie ? Dans la presse, samedi, ses proches livrent leur analyse.

DSK "n'a plus envie de revenir", selon des proches

Pour l'élue socialiste Michèle Sabban, conseillère régionale d'Ile-de-France, qui l'a soutenu dans la tourmente, DSK et la politique, c'est du passé. "Dominique n'a plus envie de revenir en politique, indique-t-elle au Parisien. Il ne retombera pas dans la bouilloire politique". Anonymement, un autre proche de l'ancien patron du FMI, cité par le même journal, acquiesce : "Cette décision de justice [dans l'affaire du Carlton], à laquelle il s'attendait, ne change rien à sa vie. Il n'a pas envie d'un retour en politique et pas de volonté de revanche".

Rares sont les responsables politiques qui ont commenté publiquement la décision de justice rendue vendredi. Parmi les ténors du parti, Jack Lang est celui qui s'est montré le plus ouvert à l'idée d'un éventuel retour de DSK. "Dominique Strauss-Kahn est un homme que je respecte, a-t-il dit sur BFMTV. Si lui-même souhaite entreprendre un nouveau combat politique, il sera le bienvenu. C'est un homme d'une grande compétence, un homme brillant, intelligent, qui a une connaissance en particulier de l'économie mondiale. Mais la décision lui appartient."

En janvier, 44% des sondés étaient favorables à son retour

La décision appartient-elle seulement à DSK ? Au Parti socialiste, certains se montrent catégoriques. Un éventuel retour est "impossible", juge un responsable du parti cité par Le Figaro, qui estime que Dominique Strauss-Kahn est une personnalité dont les combats politiques sont obsolètes. "Nous avons changé de période. DSK faisait le lien entre libéralisme et protectionnisme, tandis que c'est maintenant l'époque du repli identitaire", avance ce responsable socialiste. Le député Carlos Da Silva, proche de Manuel Valls et porte-parole du PS, se montre plus sévère encore. Selon lui, DSK "a fait beaucoup de mal à la gauche. Du point de vue éthique, les Français et les Françaises lui en veulent." 

Je pense qu'il va vers une retraite, et c'est ce qu'il faut faire.

Carlos Da Silva, député PS de l'Essonne

Au "Figaro", le 13 juin 2015 

Reste que certains appellent déjà publiquement à son retour. C'est le cas de l'ancien élu PS Gilles Saulière, dernier président du Club DSK, qui a été dissout l'an dernier. "DSK manque à la France, nous souhaitons son retour, affirme-t-il au JDD, rappelant que l'ancien patron du FMI "reste assez sollicité" à l'étranger. 

Fin janvier, 44% des Français se montraient favorables à un retour de DSK en politique, selon un sondage Odoxa. Cette proportion des grimpait à 54% au sein des sympathisants de gauche. Une relative popularité qui ne devrait pas être démentie après sa relaxe dans l'affaire du Carlto. 

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