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Fouilles dans une ancienne maison des Fourniret : l'actuelle locataire mettra "du temps avant de redescendre à la cave"

Cette propriété que le tueur a hérité de sa sœur a été fouillée de fond en comble, lundi 22 juin, pour tenter d'y retrouver le corps d'Estelle Mouzin. La locataire actuelle de la maison n'a été prévenue qu'au dernier moment. Elle se dit sous le choc.

Article rédigé par Gaële Joly
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ville-sur-Lumes, des fouilles ont lieu, le lundi 22 juin, dans l'ancienne maison de la soeur de Michel Fourniret (ARNAUD JOURNOIS / MAXPPP)

Quand les photos de sa maison de Ville-sur-Lumes sont apparues sur les réseaux sociaux la semaine dernière, Géraldine* a reçu plusieurs coups de fil de ses amis et s'est interrogée. Locataire depuis cinq ans, cette maman de quatre enfants se souvenait vaguement que la propriété avait appartenu à la famille Fourniret, les gens du village lui en avait parlé. Mais à aucun moment elle n'avait imaginé qu'il en avait été le propriétaire et, encore moins, qu'il aurait pu y enterrer le corps d'Estelle Mouzin, dans la cave, là où elle descend chaque hiver chercher son bois.

Vendredi dernier les gendarmes lui ont annoncé qu'ils viendraient à 14h, lundi 22 juin, pour démarrer les fouilles. "Un véritable choc" confie-t-elle. Les enquêteurs veulent inspecter cette maison de Ville-sur-Lumes, propriété que le tueur avait hérité de sa sœur, l'année de la disparition de la fillette. 

Une cinquantaine de personnes pour fouiller son domicile

Dès l'annonce des gendarmes, Géraldine a aussitôt emmené les enfants chez leur père, leur a interdit d'aller sur internet, a annoncé à l'école qu'ils ne pourront pas reprendre les cours en ce début de semaine et a attendu les gendarmes chez elle.

Lundi, une cinquantaine de personnes est entrée dans la maison : les enquêteurs de la section de recherche de Dijon, des militaires du 17e régiment du génie parachutiste spécialisé dans la recherche de charniers, et même un archéologue. Pendant des heures, ils sondent les sols à l'aide d'un drone équipé d'une caméra spectrale qui survole le jardin mais aussi les terrains voisins, recouverts à l'époque de forêts. Dans la cave, ils radiographient le sol avec un radar, passent le détecteur de métaux et répandent du Luminol pour faire apparaître d'éventuelles traces de sang.

Si on l'avait retrouvée, j'aurais déménagé.

Géraldine, à propos d'Estelle Mouzin

A l'étage, Géraldine ne veut rien savoir, installée à côté de la juge d'instruction Sabine Kheris, et des avocats de la famille d'Estelle Mouzin, Corinne Hermman et Didier Seban qui tentent de la rassurer.

Le corps d'Estelle ne sera finalement pas retrouvé. Un soulagement pour Géraldine, même si elle pense fort aux parents d'Estelle Mouzin. "Si on l'avait retrouvée, j'aurais déménagé, confie-t-elle. Il faudra du temps avant que je redescende à la cave".

Avant de partir les gendarmes ont tout remis en ordre. "Même si le gazon a souffert un peu, c'est pour la bonne cause". Chamboulée, Géraldine assure que les enquêteurs n'ont pas prévu de revenir. Il lui faudra du temps avant de retrouver un peu de sérénité. Mardi, les fouilles se poursuivent dans les Ardennes, cette fois au château du Sautou, pour retrouver le corps d'Estelle Mouzin.

(*) Le prénom a été changé.

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