Affaire Grégory : "Bernard Laroche n'est que le maillon d'une chaîne" estime Thierry Moser, avocat des parents
Selon l'avocat des parents de Grégory, Thierry Moser, le rapport de gendarmerie révélé par le JDD, qui incrimine Bernard Laroche, illustre "une espèce de conspiration familiale."
Un rapport de gendarmerie incrimine Bernard Laroche dans l'enlèvement du petit Grégory en 1984, révèle Le Journal du dimanche. "Nous pouvons affirmer que Bernard Laroche est l'auteur de l'enlèvement de Grégory" Villemin, le 16 octobre 1984 à Lépanges (Vosges), écrivent les experts du département sciences de l'analyse criminelle de la gendarmerie dans un rapport de 48 pages daté du 10 mai 2017 cité dimanche 10 septembre par le JDD.
Bernard Laroche avait été le premier suspect de l'affaire avant d'être libéré en 1985 puis tué par son cousin Jean-Marie Villemin, le père de Grégory. Sur franceinfo, maître Thierry Moser, avocat des parents de Grégory, explique qu'il avait cette "certitude depuis pas mal d'années. Bernard Laroche n'est que le maillon d'une chaîne."
franceinfo : Ces révélations ne sont pas une surprise pour vous ?
Thierry Moser : Je suis dans ce dossier depuis plus de 30 ans. J'ai toujours entrevu l'implication de Bernard Laroche avec la présence de Murielle Bolle. Mais ce qui me paraît relativement nouveau, c'est que nous avons maintenant, grâce aux travaux de la gendarmerie, acquis la conviction que le crime n'est pas l'œuvre du seul Bernard Laroche, mais que Bernard Laroche n'est que le maillon d'une chaîne et qu'en réalité le crime de cet enfant est le résultat d'une espèce de conspiration familiale.
Les différents témoignages accréditent-ils la piste de ce crime familial ?
J'en suis convaincu. Je dis depuis le mois de juin, depuis les gardes à vue, que je suis confiant dans l'issu des investigations. Je pense que nous avons maintenant rassemblé des éléments pertinents, des éléments sérieux, des éléments qui nécessitent encore de l'approfondissement. Il faut encore aller plus loin dans les investigations, mais l'essentiel est d'ores et déjà présent pour continuer et pour cheminer vers l'élucidation de ce crime.
Pour l'instant, il n'y a pas d'aveu. Qu'en pensez-vous ?
Je pense qu'il n'y aura jamais d'aveu, mais je sais que nous n'avons pas besoin d'aveux pour obtenir une déclaration de culpabilité. Nous nous passerons des aveux. Je pense que dès à présent nous avons rassemblé des éléments précis, convergents, troublants, à l'égard de différentes personnes qui sont recensées dans l'article du Journal du dimanche.
Comment voyez-vous la suite ?
Depuis le mois de juin je déclare que je suis optimiste, que je suis absolument admiratif devant la qualité des investigations qui ont été réalisées. Je suis confiant dans l'issue de ces investigations et j'ai effectivement dit qu'il est permis d'espérer pour la partie civile un renvoi, d'ici deux ans, trois ans, devant une cour d'assises.
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