Procès des viols à Mazan : "Je suis un violeur comme ceux qui sont dans cette salle", déclare Dominique Pelicot, principal accusé

Dominique Pelicot, 71 ans, est accusé d'avoir pendant dix ans drogué et orchestré des viols sur sa femme en recrutant des dizaines d'hommes sur internet. Cinquante d'entre eux sont jugés à ses côtés.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un dessin du principal accusé de l'affaire des viols de Mazan, Dominique Pelicot, lors d'une audience au tribunal d'Avignon (Vaucluse), le 11 septembre 2024. (BENOIT PEYRUCQ / AFP)

"Ils savaient tous son état avant leur venue. Ils savaient tous, ils ne peuvent pas dire le contraire." Dominique Pelicot, principal accusé dans l'affaire des viols de Mazan, a affirmé être "un violeur" et assumé "les faits dans leur totalité", lors de son premier interrogatoire sur sa personnalité.

Après des problèmes de santé qui ont perturbé le déroulement du procès, qui s'est ouvert le 2 septembre, le septuagénaire a finalement été jugé à comparaître devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon, mardi 17 septembre.

"Je suis un violeur, comme ceux qui sont concernés dans cette salle", a déclaré Dominique Pelicot, désignant les 50 hommes qui comparaissent à ses côtés, principalement pour viols aggravés sur sa femme. Droguée à son insu par son mari avec un puissant anxiolytique dissimulé dans sa nourriture, Gisèle Pelicot était inconsciente au moment des faits. Entre 2011 et 2020, 92 actes sexuels sont recensés sur elle. "Elle ne méritait pas ça", a reconnu son mari. "J'étais très heureux avec elle. Elle était le contraire de ma mère, complètement insoumise. J'étais heureux, j'avais trois enfants, des petits-enfants, que je n'ai jamais touchés", a-t-il ajouté, assis sur un fauteuil dans le box des accusés, appuyé sur une canne.

"Je regrette ce que j'ai fait, je demande pardon"

Dominique Pelicot est aussi revenu, en pleurant, sur les deux cas de violences sexuelles qu'il dit avoir vécus. D'abord, un viol, de la part d'un infirmier, quand il avait 9 ans. Puis un second traumatisme sexuel, lorsqu'il était apprenti sur un chantier, à 14 ans, au cours duquel il aurait été forcé à avoir eu des relations sexuelles avec une femme. "On m'accuse de beaucoup de choses. On ne naît pas pervers, on le devient", a-t-il affirmé. "Même si c'est paradoxal, je n'ai jamais considéré ma femme comme un objet. Malheureusement, les vidéos montrent le contraire", a poursuivi Dominique Pelicot.

Appelée à la barre pour réagir aux propos de son mari, Gisèle Pelicot a déclaré : "Pour moi, il est difficile d'entendre ce que monsieur Pelicot vient de dire. En 50 ans, j'ai vécu avec un homme… Je n'ai pas imaginé une seule seconde qu'il aurait pu faire ces actes de viol." Son mari lui a ensuite présenté des excuses, comme à l'ensemble de ses enfants et petits-enfants. "Je regrette ce que j'ai fait, je demande pardon, même si ce n'est pas pardonnable."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.