Accusé d'avoir couvert des actes pédophiles, le cardinal Barbarin exclut de démissionner
Dans un entretien accordé au "Parisien", l'archevêque de Lyon dit "penser aux victimes tous les jours".
Il s'exprime pour la première fois depuis qu'il est visé par deux plaintes de victimes. Le cardinal Philippe Barbarin, accusé d'avoir caché les actes du prêtre lyonnais Bernard Preynat mis en examen fin janvier pour agressions sexuelles et viols sur mineurs, a accordé mercredi 9 mars un entretien au Parisien. Le responsable religieux exclut notamment de démissionner.
Aux victimes qui l'accusent de ne pas avoir dénoncé les agissements du prêtre lorsqu'il en a pris connaissance en 2007, Philippe Barbarin répond qu'il s'agissait à l'époque de "bruits qui courent" à propos de faits "très anciens" – le père Preynat aurait agressé de jeunes scouts lyonnais entre 1986 et 1991. Il rappelle n'avoir été nommé archevêque qu'en 2002 et ajoute que la question n'était alors pas aussi brûlante qu'aujourd'hui.
A l'époque, il y a 25 ans, il ne faut pas oublier qu'on était aussi dans une autre mentalité par rapport à la pédophilie.
"La justice va faire son travail"
Répétant qu'il considérait à l'époque que les accusations n'étaient que des rumeurs, Philippe Barbarin reconnaît ne "même pas avoir pensé" à prévenir la justice. Mais il adresse tout de même un message de sympathie aux victimes, dont il considère que la "blessure était très, très profonde" et à qui il pense "tous les jours". "Je suis plus sensible à leurs souffrances qu'à la mienne", explique-t-il encore. Quant à la question d'une éventuelle démission, elle n'est "pas d'actualité". "Si je suis fautif, (...) on verra. La justice va faire son travail", conclut le prélat.
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