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Val-d'Oise : ce que l'on sait de la mort d'un jeune homme à mini-moto percuté par un train à Montigny-lès-Cormeilles

Des heurts avec la police ont éclaté, dans la nuit de mercredi à jeudi, à Montigny-lès-Cormeilles et à Ermont (Val-d'Oise), à la suite de cet accident. Certains habitants accusent la police d'être responsable de la mort du jeune homme, ce que démentent les forces de l'ordre. 

Article rédigé par franceinfo
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Un Transilien qui stationne au technicentre de Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), le 21 janvier 2020. (Photo d'illustration) (ERIC PIERMONT / AFP)

Il circulait à mini-moto. Un jeune homme de 19 ans a été percuté, mercredi 27 mai, par un train, sur un passage à niveau piéton à Montigny-lès-Cormeilles (Val-d'Oise), a appris franceinfo de sources policières. A la suite de cet accident, des heurts ont éclaté, dans la nuit de mercredi à jeudi, à Montigny-lès-Cormeilles et à Ermont. Huit personnes ont été interpellées par les forces de l'ordre. Une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances de ce décès, a indiqué à franceinfo le procureur de la République de Pontoise (Val-d'Oise). En attendant ses avancées, voici ce que l'on sait, jeudi à la mi-journée, du drame et des échauffourées qui ont suivi.

Une collision entre une mini-moto et un train

L'accident a eu lieu vers 18h50. Les policiers ont été appelés par la surveillance générale (Suge) de la sûreté ferroviaire, leur indiquant qu'un accident de personne s'était produit à Montigny-lès-Cormeilles. Un train de la ligne H du Transilien venait de percuter un jeune homme circulant sur une mini-moto, qui franchissait un petit passage pour piétons sur les voies, chemin des Hautes-Bornes, à la limite entre Franconville et Montigny-lès-Cormeilles. Le jeune homme a été violemment percuté par le train et il est mort sur le coup.

"On a entendu un coup de klaxon et un 'boum'. Le sol a tremblé", raconte Antoine, un riverain, au Parisien. "Sur le coup, on a cru qu'un train avait déraillé. Quand on a vu le téléphone, les chaussures et la doudoune, on a compris. La queue du train était arrêtée à dix mètres du passage. On n'est pas allés voir plus loin", ajoute au quotidien régional Nicole, une voisine. Le trafic a été interrompu et les 300 passagers du train ont été évacués, selon une source policière.

Ce passage piéton non protégé est jugé dangereux par les riverains, qui ont lancé une pétition pour le réclamer, selon Le Parisien. "Ça fait cinq ans qu'on écrit au maire pour demander qu'il le ferme", a commenté une voisine mercredi soir, sur les lieux. Il y a tout juste un an, un homme était mort à cet endroit, sans qu'on sache s'il s'agissait d'un accident ou d'un suicide.

Des heurts avec la police

Après la collision entre la mini-moto et le train, les policiers se sont rendus sur place pour sécuriser la zone. C'est à ce moment-là que des habitants de Montigny-lès-Cormeilles les ont pris en photo et ont filmé la scène, puis ont diffusé les vidéos sur Twitter ou Snapchat, en parlant de "bavure". Des utilisateurs de ces réseaux sociaux affirment que le jeune homme était poursuivi par les policiers.

Les heurts avec les forces de l'ordre se sont produits par la suite, à Montigny-lès-Cormeilles et à Ermont. Des projectiles ont été lancés contre la mairie, contre une annexe du commissariat, puis contre les forces de l'ordre par une trentaine d'habitants. Les violences – émaillées de tirs de feu d'artifice – se sont poursuivies une partie de la nuit, jusqu'à 4 heures du matin, selon la source policière. Huit personnes, âgées de 16 à 32 ans, ont été interpellées à Montigny-lès-Cormeilles pour "participation à un attroupement armé", a-t-elle ajouté.

Le "caractère accidentel" confirmé

"Il n'y avait aucune patrouille sur zone, et pas de course-poursuite en cours dans le secteur", rétorque la police nationale, jointe par franceinfo, jeudi matin. Elle dément toute responsabilité dans l'accident du jeune homme. "Ils sont persuadés que le jeune était poursuivi par la police, mais non. On était là tout de suite après, il n'y avait personne", affirme de son côté Nicole, la voisine interrogée par Le Parisien. 

"Aucun élément ne permet d'évoquer la présence des policiers sur les lieux avant l'accident. Les photos prouvent seulement que les policiers sont intervenus ensuite", indique à franceinfo Eric Corbaux, procureur de la République de Pontoise. Et de poursuivre : "Le jeune homme était tout seul et a délibérément traversé la voie ferrée alors que le train arrivait. Il n'était pas menacé, ni poursuivi, d'après les premiers éléments." "En l'état, le caractère accidentel du drame est confirmé. Il est lié à une imprudence du conducteur de la mini-moto, non homologuée, qui ne portait pas de casque", ajoute-t-il.

Selon le procureur de Pontoise, cette version est "attestée par les témoignages recueillis". L'audition des témoins et le visionnage des images enregistrées par la caméra embarquée du Transilien devraient permettre d'en savoir plus.

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