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Ce que l'on sait du déraillement d'un wagon de déchets nucléaires à Drancy

Les roues seraient sorties des rails alors que le train circulait à faible vitesse, a expliqué au "Parisien" un porte-parole de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris. 

Article rédigé par franceinfo
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Un train de fret en gare de Drancy (Seine-Saint-Denis), le 22 novembre 2007.  (JEAN AYISSI / AFP)

Le déraillement n'a fait ni victime, ni "contamination". Un train qui transportait des matières radioactives a déraillé dans la gare de triage de Drancy (Seine-Saint-Denis), lundi 23 décembre, a rapporté Le Parisien.fr. Selon les pompiers, "il n'y a pas eu de fuites radioactives. L'incident est réglé", a annoncé BFM-TV en fin d'après-midi.

Que s'est-il passé ?

Il est environ 16h. Un convoi à destination de Valognes (non loin de l'usine de retraitement de La Hague) est en gare de triage quand les roues d'un wagon sortent des voies. Par chance, le train circule à faible vitesse et le wagon ne se décale que de 50 centimètres par rapport aux rails, se posant sur le ballast. Du coup, "le wagon dangereux s'est retrouvé incliné. Il ne s'est pas couché", d'après un porte-parole de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

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Comme le veut la procédure, les sirènes retentissent "dans la gare et autour" et "des mesures de confinements" sont prisespoursuit Le Parisien. Sortir du Nucléaire et le maire de Drancy confirment l'incident sur Twitter.

 

Y a-t-il un danger immédiat ?

D'après Le Parisien, les "mesures de radioactivité et de produits chimiques" effectuées sur place par les pompiers n'ont rien rélevé d'inquiétant.

"Il s'agit d'un incident technique qui n'a eu aucune conséquence sur la sécurité, l'ordre public ou l'environnement", a assuré la préfecture de Seine-Saint-Denis à l'AFP. "Tous les relevés de radioactivité effectués par les pompiers sont négatifs."

Information confirmée par les pompiers : "L'intervention est terminée, il n'y a pas de radioactivité. (...) 35 pompiers se sont rendus sur place pour effectuer tous les examens radiologiques nécessaires car le wagon était chargé de matière nucléaire."

"Les opérations de remise sur voie du wagon ont démarré", selon un porte-parole de la SNCF. Ce wagon de "combustible nucléaire usagé", appartenant au géant français de l'atome Areva, a été victime d'une défaillance d'un boggie, pièce d'un train située entre le wagon et les roues, selon lui.

Qu'en disent les élus ?

"Cette fois-ci, je veux que le gouvernement se saisisse de ce dossier. Qu'est-ce qu'ils atttendent pour réagir ? Des morts ?", s'indigne le maire (UDI) de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, cité par Le Parisien. Dans un communiqué, Europe Ecologie-Les Verts estime que le déraillement "met en lumière la dangerosité pour les populations du transport de déchets nucléaires".

Dans cette zone de fret longue de 3 km et dotée de 48 voies ferrées, près de 250 000 wagons de marchandises circulent chaque année. 13 000 d'entre eux sont chargés de matières dangereuses, comme du chlore gazeux, de l'ammoniac ou encore des déchets nucléaires. Alors à Drancy, mais aussi au Blanc-Mesnil et au Bourget, deux villes voisines, élus et riverains se battent depuis plusieurs années contre le passage de ses trains dangereux sur ce site classé Seveso [sites industriels présentant des risques d'accidents majeurs] et site en zone urbanisée.

Le 11 décembre, un wagon de transport chimique vide avait déjà déraillé dans cette même gare, sans faire de victimes, mais non sans provoquer la colère du directeur de cabinet du maire de Drancy, Dominique de Pontfarcy : "Depuis deux ans, nous demandons des voies de contournement pour cinq ou six produits très dangereux. Il peut y avoir d'autres incidents de ce genre, plus graves. Et il y a des itinéraires qui n'exposent pas autant la population", avait-il indiqué. 

En pratique, seuls des scénarios accidentels particulièrement catastrophiques pourraient provoquer une fuite sur ces convois, indiquait francetv info en novembre 2011. Un rapport commandé par Greenpeace et daté de 2003 en listait quelques-uns. Conclusion : ce type de convoi, certes à risque, "n'est pas dangereux" selon les experts, comme l'expliquait en 2010 au Monde.fr Thierry Charles, de l'IRSN.

Mais l'état de certaines voies de services, comme celles de Lac-Mégantic, au Canada, inquiètent les riverains.

Si depuis avril 2013, un arrêté préfectoral interdit toute nouvelle construction dans un périmètre de 620 mètres autour de la gare, rien n'est fait pour sécuriser les populations déjà installées dans ce secteur, déploraient-ils à l'occasion d'une manifestation en septembre. 

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