Ces derniers mois, les drames se sont succédé. Attentats de Charlie Hebdo, de Tunis, crash. Hélène Romano docteur en psychopathologie met en garde contre la psychiatrisation de réactions normales. "Nous voyons bien la place prise par l'émotion. La difficulté de l'émotion c'est qu'elle court-circuite la pensée. L’être humain a besoin de temps pour apprivoiser les choses au fur et à mesure et on voit bien l'accumulation depuis début janvier des catastrophes. Cela a plusieurs effets négatifs, on va psychiatriser des réactions tout à fait adaptées, être choqué, être endeuillé, être bouleversé ce n'est pas une maladie, on n'a pas besoin de mettre des psys partout, il faut revenir à des choses plus raisonnables par rapport à la psychiatrisation actuelle de troubles tout à fait adaptés à des drames", explique la professionnelle.La solidarité, élément capitalHélène Romano poursuit : "La solidarité est extrêmement importante et on le voit là sur ce drame à quel point elle prime. Les personnes qui sont seules dans leur deuil, c'est souvent très dur pour eux (...) la mort dans notre société est devenue quelque chose de difficile à penser, cela devient un tabou. Ces événements collectifs vont permettre à toute une collectivité de s'autoriser à être triste, ce que l'on n'autorise plus individuellement, on va pouvoir le penser collectivement et c’est positif."