Les anomalies en gare de Brétigny étaient connues de la SNCF

Boulon absent, fissures sur le rail… Les anomalies au niveau de l'aiguillage mis en cause lors de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) avaient été repérées depuis février, soit plusieurs mois avant le déraillement du train Téoz 3657 reliant Paris à Limoges, le 12 juillet. Les comptes rendus d'inspection des voies réalisés entre février et le 4 juillet, et révélés par Le Figaro le 26 septembre, lèvent une partie du voile sur l'état des voies au moment du drame.

Pour les cheminots, si la voie avait été réparée, le déraillement, qui a causé la mort de sept personnes, aurait pu être évité. Le Figaro affirme que les comptes rendus montrent clairement "des problèmes d'entretien et de maintenance", en détaillant que "les fissures du rail N.11301, là où l'éclisse a pivoté sur elle-même" avaient bien été repérées par les agents chargés de l'inspection dans un rapport daté du 4 avril.

Défaut de maintenance 

Par ailleurs, il apparaît que le boulon manquant de l'éclisse "était absent au moins depuis le 21 février". Or ce boulon, à cet emplacement précis, jouerait un "rôle primordial", selon les cheminots interrogés par Le Parisien. Dans une interview au Figaro, le président de la SNCF, Guillaume Pépy, n'excluait pas, lundi, un problème de maintenance qui aurait pu causer l'accident.  

Des constatations qui "n'ont pas été suivies d'effet", souligne le journal, qui relève : "Le rapport rédigé ce jour-là note même que la traverse jonction double est cassée à cœur, ce qui relève d'une urgence niveau 2, à traiter dans les trois mois." La maintenance se retrouve donc sous le feu des critiques dans le déraillement du train.

Et le problème ne serait pas réglé, francetv info a révélé que d'autres voies, sur lesquelles circulent des convois nucléaires et chimiques, s'avèrent dangereuses en raison du manque d'entretien.