Jérôme Kerviel : son interpellation à François Hollande

Jérôme Kerviel a longtemps marché seul sur les routes italiennes, mais aujourd'hui, il était très entouré. Une atmosphère flirtant avec le cirque médiatique alors qu'il se trouve seulement à quelques kilomètres du commissariat de Menton, où il devait se rendre. Pour l'ex-trader, pas question pour le moment de franchir la frontière. Il a d'ailleurs interpellé François Hollande.

Sous un tonnerre d'applaudissements et devant des dizaines de caméras, Jérôme Kerviel s'apprête à passer la frontière italienne. Mais a quelques mètres de la France, l'ancien trader s'arrête, il en appelle au président de la République, pour que des témoins qui viendraient apporter des éléments nouveaux dans l'affaire qui l'oppose à la Société Générale soient protégés.

Je demande à François Hollande l'immunité pour les personnes, pour qu'elles puissent parler librement et qu'elles disent tous les dysfonctionnements qui ont eu lieu dans ce dossier. S'ils veulent venir me chercher, ils viennent chercher.

Un coup de théâtre dont Jérôme Kerviel a le secret. Ce matin, à Vintimille, il assiste à une messe de recueillement en son honneur avant de se mettre en route.

Je suis heureux de retrouver mon pays.

Depuis sa rencontre avec le pape François à Rome en février dernier, le repenti de la finance a reçu le soutien de nombreux hommes d'Eglise.

Le pape nous demande de combattre une finance aveugle qui ne met plus l'homme au centre de tout, mais le profit. Avec Jérôme, je défends la personne. Ce qui lui est arrivé est injuste.

Et à son arrivée à la frontière, une centaine de badauds l'attendent et l'encouragent.

C'est dégueulasse que ce soit lui qui paye. C'est tout le système bancaire qui est défaillant.

Jérôme Kerviel, qui reste condamné à trois ans de prison ferme, a jusqu'à demain 15h pour se présenter au commissariat de Menton. Un mandat d'arrêt pourrait être lancé à son encontre.