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Infographies Elections régionales : visualisez le recul du Rassemblement national sur l'ensemble du territoire

Le parti d'extrême droite dirigé par Marine Le Pen était le favori des sondages mais il a finalement obtenu des scores décevants, loin, très loin, de ceux du premier tour en 2015.

Article rédigé par franceinfo
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Le RN n'est en tête que dans près de 6 300 municipalités au premier tour des élections régionales 2021, contre plus de 20 000 aux régionales de 2015. (FRANCEINFO)

Marine Le Pen espérait un tremplin pour l'élection présidentielle. Les urnes et l'abstention record de ces élections régionales et départementales en ont décidé autrement. Annoncé en tête dans six régions par les sondages, le Rassemblement national n'est arrivé premier que dans l'une d'entre elles : en Provence-Alpes-Côte d'Azur. L'avance du candidat RN Thierry Mariani, qui a obtenu 36,38% des suffrages selon les résultats définitifs du premier tour, est d'ailleurs relativement courte et le président LR sortant Renaud Muselier le talonne avec 31,91%.

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En 2015, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, la liste du Front national emmenée par Marion Maréchal-Le Pen avait obtenu 40,55% des suffrages exprimés au premier tour. Et la région Paca est loin d'être la seule dans laquelle le parti d'extrême droite affiche un net recul. Le phénomène touche l'ensemble des régions, y compris les Hauts-de-France, fief de Marine Le Pen. La liste RN conduite par Sébastien Chenu doit se contenter d'un score de 24,37%, soit 16 points de moins qu'en 2015.

Si le reflux du Rassemblement national s'observe région par région, il est également une réalité à l'échelon communal, sur l'ensemble du territoire. En 2015, le Front national était arrivé en première position dans plus de 20 000 communes. Six ans plus tard, le RN n'est en tête que dans près de 6 300 municipalités.

Cette contre-performance aura-t-elle un impact sur la dynamique que Marine Le Pen espérait impulser pour l'élection présidentielle de 2022 ? Interviewée sur franceinfo le 27 avril, la présidente du RN avait été claire : "De la dynamique des régionales découlera celle de la présidentielle", avait-elle déclaré. Mais, après l'annonce des résultats du premier tour des régionales, dimanche 20 juin, le ton était tout autre.

Mettant en avant l'abstention record, Marine Le Pen a dénoncé un "désastre civique" qui donne "une vision trompeuse des forces politiques en présence". Et la présidente du RN d'appeler ses partisans à "un sursaut" pour le second tour. Mais les experts sont sceptiques quant à l'éventualité d'un retournement de situation dimanche prochain. "On ne voit pas très bien pourquoi les gens qui ne se sont pas déplacés iraient faire ce cadeau" aux candidats "qui, sur le terrain, n'ont pas réussi à les convaincre au premier tour", note le politologue Pascal Perrineau auprès de l'AFP. 

En attendant, cette contre-performance contrarie la progression quasiment constante de l'extrême droite en France depuis une quinzaine d'années. Habitué depuis 2014 à enregistrer des scores entre 25 et 30% lors des différents scrutins, le parti de Marine Le Pen se retrouve ramené à un niveau proche, en pourcentage, des 17,9% obtenus par Marine Le Pen à la présidentielle de 2012. Accident de parcours ou coup d'arrêt ? Réponse lors de la prochaine élection présidentielle, dans moins d'un an.

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