Présidentielle 2022 : face aux attaques, Marine Le Pen reprend le chemin du terrain
La candidate du Rassemblement national était sur le marché de Pertuis (Vaucluse), vendredi, une zone pas forcément acquise à la candidate RN où elle a tenté, face à la rediabolisation qui la guette, de rassurer les électeurs qu’elle a rencontrés.
Derrière les étals du marché de Pertuis (Vaucluse), les sifflets et les injures fusent. Une trentaine d'opposants suivent Marine Le Pen, vendredi 15 avril, tout le long de la place bordée de platanes. Imperturbable, la candidate sourit, saluant les habitants et les commerçants.
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Objectif du jour : rassurer face au risque de rediabolisation, dans cette ville moins favorable au Rassemblement national. Au premier tour, les électeurs de Pertuis ont placé Emmanuel Macron en tête (25,79%), Marine Le Pen juste derrière (25,45%). La candidate RN fait face aux invectives, comme avec cette femme d'origine algérienne qui interpelle la candidate : "Vous parlez toujours des Français, mais on est des Français ! Mon grand-père a combattu à la Première Guerre mondiale, mon père à la Seconde Guerre mondiale ! On aime ce pays !" Ce à quoi Marine Le Pen se défend.
"Ecoutez-moi pour que je vous rassure : tous les Français, quelle que soit leur origine, leur religion, leur prénom... Tous les Français, je me bats pour eux. Tous les Français sont concernés par mon projet, sans exception."
Marine Le Penà franceinfo
Quelques pas plus loin, une jeune femme s'arrête, un petit garçon dans les bras. "Je suis mariée à une femme, explique cette habitante, est-ce que vous comptez changer quelque chose ou pas ?" La candidate du RN lui répond : "Non, je l'ai dit hier soir dans mon meeting, je ne retirerai aucun droit aux Français."
Des inquiétudes pas toujours dissipées
Les inquiétudes s'expriment sur le programme de la candidate, à plusieurs reprises, mais Marine Le Pen ne parvient pas toujours à les dissiper. "Qu'est-ce que le voile vient faire dans la politique ?", interpelle Fatima, âgée d'une soixantaine d'années, un foulard blanc sur la tête. "Eh bien parce que le voile, c'est un uniforme que cherche à imposer au fur et à mesure du temps des gens qui ont une vision radicale de l'islam", explique la candidate. "Non, j'ai commencé à porter le voile une fois que je suis devenue âgée, justifie Fatima. C'est un signe d'être grand-mère."
Les deux femmes parlent du voile pour les jeunes filles, se disent contre, mais elles finissent par se séparer sans tomber d'accord. Marine Le Pen n'amende pas sa position qui est d'interdire le voile partout. Des rencontres avec des Français moins conquis en réponse aux attaques d'Emmanuel Macron sur la campagne sans risque de Marine Le Pen, une tentative d'échapper aux mises en garde de ce que la candidate se remet à nommer le système. "On a la possibilité de sortir d'un système qui se perpétue depuis 30 ans, déclare la candidate RN. Il est assez normal que ce système cherche à se défendre, y compris de la manière la plus brutale qui soit." En clôture d'une semaine émaillée de fausses notes, la candidate renoue avec le terrain, l'une des clés de sa campagne du premier tour.
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