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Présidentielle 2022 : à Stains, la tentation de l'abstention parce que "dans les quartiers, on ne fait pas partie de la France"

À cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle, les habitants de Stains (Seine-Saint-Denis) se disent partagés entre la tentation de l'abstention et l'espoir d'un pays plus uni et rassemblé.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Dans le centre de Stains (Seine-Saint-Denis), affichage très visible pour Jean-Luc Mélenchon, le 4 avril 2022 (BENJAMIN ILLY / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Jusqu'à la fin de la campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle 2022, franceinfo vous donne la parole : du lundi 4 au vendredi 8 avril, nous écoutons vos attentes, vos intentions de vote, vos espoirs ou vos frustrations. Etape du jour : Stains, en Seine-Saint-Denis.

La campagne présidentielle vue de Stains : reportage de Benjamin Illy

Dans le quartier du Clos Saint-Lazare, une bonne partie des barres d'immeubles a été rénovée. Pour le directeur de l'école élémentaire, le projet prioritaire de l'élection qui vient ressemble à un idéal : "L'égalité des chances partout. Mais ce n'est pas toujours une réalité. L'année prochaine on nous supprime des postes, alors qu'on a les mêmes effectifs d'élèves. C'est dommage, parce que c'est une zone sensible, où il faut aider encore plus les élèves, et qu'on ne le fait pas."

Christiana, 30 ans, qui vient d'amener ses enfants à l'école, est en recherche d'emploi. "Ils nous ont mis dans une tour de huit étages, maintenant elle est en démolition, on va déménager. Bon, ça fait dix ans qu'elle doit être démolie. On est dans la seule tour sans digicode et donc on a des clochards dans notre bâtiment. C'est vraiment libre accès. C'est des toilettes, les escaliers. Je n'arrive pas à exterminer les cafards. Et il y en a, ils ont les rats en plus." L'élection présidentielle ne la mobilise pas : "Même si je vais voter, je voterai blanc".

"Avoir les mêmes droits que les autres"

L'abstention a été importante ici, en 2017 : plus de 39% au deuxième tour. Et "c'est normal, dit Christiana : dans les quartiers, on ne considère pas faire partie de la France. On considère être en France, mais pas avoir la facilité ni les mêmes droits que les autres. J'ai du mal à trouver un travail parce que mon adresse est là." 

Mais à l'arrêt de bus, on trouve des habitantes qui ne sont pas abstentionnistes. Ce qu'il faut changer en France, selon elles, c'est faire en sorte que tout le monde soit uni.

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