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Le ministre de l'Intérieur interpellé par l'UDI sur les problèmes de doublons de cartes d'électeurs

"Ces anomalies pourraient constituer un risque démocratique", assure le président de l'UDI, Jean-Christophe Lagarde, dans une lettre adressée au ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une femme tient une carte d'électeur, à Besancon (Doubs), le 19 mars 2017. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

"De nombreux électeurs ont récemment signalé avoir reçu deux cartes électorales établies par différentes mairies". Le président de l'UDI et député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis), Jean-Christophe Lagarde, a interpellé le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl sur des dysfonctionnements dans l'envoi des cartes d'électeurs et la multiplication de doublons posant potentiellement un "risque démocratique", selon un courrier obtenu par l'AFP, samedi 15 avril.

"Qu'il s'agisse de négligence ou de démarches volontaires, et bien qu'il soit difficile d'évaluer leur importance, ces anomalies pourraient constituer un risque démocratique à l'approche d'une élection aussi décisive pour l'avenir de notre pays et de nos concitoyens", explique Jean-Christophe Lagarde dans sa lettre à Matthias Fekl datée du 12 avril.

"Voter deux fois peut coûter très cher"

Interrogé par l'AFP, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a indiqué que cette "question des doubles inscriptions" était "identifiée" et qu'un "répertoire unique des électeurs" serait "opérationnel d'ici fin 2019". En attendant, notamment pour les élections de ce printemps, "l'Insee [Institut national de la statistique et des études économiques] poursuit son travail avec les communes" afin de résoudre le problème, a-t-il assuré.

Toutefois, "chacun sait parfaitement qu'il n'a qu'une voix", a souligné le porte-parole de l'Intérieur, qui rappelle que "voter deux fois peut coûter très cher : la loi prévoit des peines allant de six mois à deux ans de prison et 15 000 euros d'amende""De plus, le fraudeur a toutes les chances d'être démasqué, puisque les listes électorales font l'objet de croisements et de vérifications après les scrutins", a prévenu Pierre-Henry Brandet.

"Un réel risque de fraude électorale"

Jean-Christophe Lagarde a toutefois souhaité que le ministre de l'Intérieur "règle cette situation d'ici au 23 avril", jour du premier tour de la présidentielle, et a suggéré "un audit", dans un entretien au Parisien de samedi.

"Il y a un réel risque de fraude électorale. C'est d'autant plus sensible que cette année, le résultat s'annonce très, très serré. Pour la présidentielle, mais aussi pour les législatives [des 11 et 18 juin], où un candidat peut être qualifié à une voix près", ajoute le président de l'UDI. Selon lui, ces anomalies surviennent en cas de déménagement, "lorsqu'un électeur s'inscrit dans la commune où il est domicilié en cochant la case 'première inscription' alors qu'il l'était déjà auparavant dans une autre commune".

"Les mairies ne disposent pas des outils nécessaires pour s'assurer que leurs électeurs ne sont pas également inscrits dans une autre commune", assure Jean-Christophe Lagarde, estimant "qu'un croisement des données dont dispose l'Insee, notamment les noms, dates et lieux de naissance des électeurs, pourrait permettre de révéler les éventuels doublons et de les corriger."

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