Eric Zemmour "maillon faible", Marine Le Pen pas assez "combative" : comment les militants Reconquête et RN jugent le candidat d'en face
Dans notre dernier sondage, Éric Zemmour remonte et Marine Le Pen est en baisse. Pas de quoi inquiéter les militants dans les deux camps, où chacun estime que son candidat est le mieux placé pour se qualifier pour le second tour de la présidentielle 2022.
Eric Zemmour et Marine Le Pen sont au coude à coude, avec 14% d"intentions de vote au premier tour de la présidentielle 2022, dans notre sondage. Samedi 5 février, l'un, Eric Zemmour tenait un meeting dans le Nord, à Lille. Tandis que la candidate RN, Marine Le Pen, tenait un meeting à Reims pour lancer la dernière ligne droite de sa campagne dans cet affrontement par meetings interposés.
A Reims, les militants du Rassemblement national sont partagés entre inquiétude et défiance vis-à-vis du concurrent de leur championne. Une dynamique Zemmour ? Artificielle, selon eux. Parmi les militants RN, Jean-Louis ne veut pas croire les sondages. "Ils donnent des chiffres et on ne parle que de Zemmour. Actuellement, je crois que Marine Le Pen est bien mieux placée." Les militants comme lui sont en fait peu nombreux. Beaucoup, en revanche, ont vu des départs pour le camp d'en face dans leurs régions respectives. Corinne s'en agace. "Il a un ego comme ça, démesuré. Les chevilles ne tiennent plus les godasses. Zemmour, c'est le maillon faible. Le problème, c'est qu'il y a plein de gens qui s'imaginent que c'est le maillon fort."
Une chose est sûre, Eric Zemmour est loin de faire l'unanimité chez les soutiens de Marine Le Pen, qui n'hésitent même pas à le diaboliser. "Revenir à l'esclavage au niveau de la femme, non merci. Zemmour, c'est les nazis, c'est les fascistes." D'autres, comme Nadine, se veulent plus consensuels pour préparer la suite. "Marine Le Pen, présidente, et monsieur Eric Zemmour, Premier ministre, ce serait la cerise sur le gâteau pour la France."
Tous, à Reims, ont une certitude optimiste : oui, Eric Zemmour séduit, mais à la fin, c'est Marine Le Pen qui l'emportera.
"Elle s'est détournée de tous ces problèmes de l'immigration"
Le son de cloche est différent à Lille, où Eric Zemmour donnait quelques heures avant Marine Le Pen son propre meeting. Il a choisi de parler pouvoir d'achat pour convaincre un peu plus un public déjà acquis à sa cause. Baisser les taxes et augmenter les salaires en économisant sur les aides versées aux étrangers, voilà ce que Marie-Christine retient du discours d'Eric Zemmour. "Je ne trouve pas ça normal que nous qui travaillons, qui payons des impôts, on soit obligés d'entretenir des gens qui n'ont rien à faire chez nous. Donc, si Eric peut redistribuer l'argent aux Français, ça me satisfait pleinement." Enzo, lui, est étudiant. Il retient une autre promesse. "Quand il parlait les familles de classe moyenne qui ne touchent pas de bourse, je suis concerné. C'est pas facile tous les jours, je n'ai pas eu droit à la moindre aide de l'Etat. Et pour ça, en fait, voir que j'ai été mentionné, il a touché à un endroit qui me concernait énormément." Le voici donc renforcé dans son choix de vote.
Laurence, infirmière, votait jusqu'ici Marine Le Pen. "Tous ceux que j'ai côtoyés qui votaient Le Pen se sont tournés vers M. Zemmour par rapport à cette forme de dédiabolisation qu'on donne à Mme Le Pen. Voilà, on ne la sent plus combative. Elle s'est détournée de tous ces problèmes de l'immigration."
Car l'immigration reste bien le premier sujet dont parlent les militants Reconquête. "Stopper le grand remplacement pour stopper le grand déclassement" : un axe de campagne qui pourrait s'avérer payant pour Eric Zemmour, veulent croire ses supporters.
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