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A quoi ressemblerait la France de Jean Lassalle ?

Le député des Pyrénées-Atlantiques, dont la candidature à la présidentielle a été validée par le Conseil constitutionnel samedi, veut revaloriser la place des communes et de l'Etat face à la mondialisation.   

Article rédigé par franceinfo - Hugo Cailloux
France Télévisions
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Temps de lecture : 4 min
Jean Lassalle aux Rousses (Jura), le 8 novembre 2016. (PHILIPPE TRIAS / MAXPPP)

"Je veux retaper la France." Voilà le slogan du Béarnais Jean Lassalle pour l’élection présidentielle. Le député des Pyrénées-Atlantiques a obtenu le nombre suffisant de parrainages pour pouvoir être candidat. Dans son livre-programme, Un berger à l’Elysée, il présente ce qu'il ferait une fois à l'Elysée : défendre la ruralité et les valeurs paysannes face à la mondialisation. Mais malgré cet ouvrage, ses positions politiques restent encore peu précises. Franceinfo a rassemblé les quelques propositions que le candidat a pu égrener au fil de sa campagne.

Faire de l'agriculture "une cause nationale"

Fils de berger, Jean Lassalle se dit "particulièrement attaché à l’agriculture paysanne" qu’il souhaite développer. "Il faut faire de l'agriculture une grande cause nationale, placée sous l'autorité directe du président de la République", a-t-il avancé sur LCI. Sans donner de détails, le candidat veut éviter la perte de "la tradition et [du] savoir-faire" paysans. Ainsi, il veut permettre aux enfants de découvrir "le travail de la ferme" à l'école.

Sur la réforme des institutions, le député-maire a l'intention de revenir sur les intercommunalités et sur la fusion des régions, afin de redonner des pouvoirs aux communes, l'échelon "le plus démocratique", selon lui. 

"Le soleil et les marées" pour remplacer le pétrole et le nucléaire

Le candidat souhaite "libérer l’écologie de la financiarisation" et s’appuyer sur "les communes" pour mener la transition énergétique. Il veut remplacer le nucléaire et le pétrole par des énergies renouvelablesIl estime que "les forces conjuguées du soleil et des marées" suffiront à remplacer le pétrole et le nucléaire. 

Le candidat à l'accent rocailleux ne propose pas de date pour la fin de l’atome et dénonce la dépendance aux énergies carbonées. "Le pétrole, c’est la colonne vertébrale du système qui nous tient sous sa dictature", a-t-il déclaré sur i-Télé le 17 février. Mais Jean Lassalle ne considère pas avoir un programme "écologiste". "Je ne le dirais pas comme ça", tempère-t-il, préférant décrire son projet comme "lucide et pragmatique".

Lutter contre la spéculation et le chômage

Sur son site, le candidat à la présidentielle dénonce "la politique mondiale de la spéculation financière, servie par une technostructure corrompue" et souhaite "la défense du bien commun et la souveraineté du peuple pour remettre la France en marche". Voilà pour les slogans. Concernant les propositions concrètes, c’est un peu plus flou. 

Le candidat à l'Elysée annonce dans son livre-programme un moratoire sur la dette, c'est-à-dire la suspension des remboursements des emprunts. Il propose également "des nationalisations partielles" des "plus grands acteurs économiques", sans citer lesquelsau cas où ceux-ci seraient contrôlés par des fonds de pension étrangers. 

Pour "mettre fin au chômage de masse", il propose de "remettre au travail 25 000 personnes dès l'été 2017" dans des postes non pourvus "via Pôle emploi", en faisant appel "aux lycées professionnels" et à "des entreprises volontaires". Le candidat n'a pas détaillé le reste de ses propositions pour relancer le marché du travail.

Développer l'apprentissage "bien avant 16 ans"

Jean Lassalle se méfie des grandes entreprises technologiques américaines comme "Google, Apple, Microsoft ou Facebook". Selon lui, elles empêcheraient l’adolescent de devenir un homme libre. Les enfants doivent "maîtriser internet et les outils de communication au lieu d’en devenir dépendant", précise-t-il sur son site.

Le député souhaite remettre en cause l’éducation "traditionnelle". Il veut favoriser les formations par l’apprentissage "bien avant 16 ans". Enfin, il veut revoir le tronc commun en proposant "des classes spécialisées pour les artistes ou les sportifs" afin d'entretenir "le goût d’apprendre".

Le service national "civil ou militaire" rétabli, le mariage pour tous maintenu

Le site de Jean Lassalle précise que le service national sera rétabli. "Civil ou militaire", il permettra aux jeunes d'arriver dans la vie active avec le permis, qu'ils passeront gratuitement, et "une expérience de missions réussies". Pour le service civil, "la responsabilité consistera à accompagner les personnes en difficulté et à réhabiliter notre patrimoine", détaille-t-il pour Meldy. Le service militaire pourra être effectué pour les pompiers ou la police.

Il ne reviendra pas sur la loi pour le mariage pour tous, bien qu'il ait voté contre. "Les notions de gestation pour autrui et de procréation médicalement assistée m'ont fait basculer vers le non", avait-il réagi après le vote, rappelle Sud-Ouest. Le maire de Lourdios-Ichère (Pyrénées-Atlantiques) a tout de même déclaré qu'il l'aurait votée si le débat ne l'avait pas "déçu". Il a d'ailleurs appliqué la loi trois mois après le vote en célébrant une union "entre deux femmes". "C'était un très beau mariage" raconte-t-il à "On n'est pas couché" (34e minute).

Pour un arrêt des interventions militaires à l'étranger

En janvier, son déplacement en Syrie avec deux autres députés des Républicains avait fait polémique. S'il a rencontré le dirigeant syrien Bachar Al-Assad alors que la guerre continue, Jean Lassalle s'est refusé à condamner le régime de Damas, exprimant ses "doutes" sur l'existence de crimes contre l'humanité. "Je ne suis pas un juge de La Haye", s'est-il défendu, en faisant référence à la Cour pénale internationale. Il plaide pour un retour des diplomates en Syrie pour que la France soit "porteuse de paix", rapporte La Croix. Dans son livre, il demande aussi un arrêt des interventions militaires françaises à l'étranger.

Il souhaite également renégocier les traités européens afin de "retrouver des marges de manœuvre" face à une institution qui, selon lui, ne gère plus que "les budgets" et "les normes".

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