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Mélenchon-Mennucci, Valls-Dieudonné, El Khomri-De Haas... Les neuf affrontements à suivre pour les législatives

Entre un remake du conflit sur la loi Travail et un choc de titans à gauche, en passant par des duels de personnalités de droite, le premier tour promet des joutes enlevées.

Article rédigé par Clément Parrot, Benoît Zagdoun
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
  (PATRICK KOVARIK / AFP)

Le 11 juin, le premier tour des élections législatives donnera lieu à plusieurs batailles serrées et emblématiques. Franceinfo a repéré neuf affrontements à surveiller entre personnalités opposées.

Mélenchon défie Mennucci à Marseille

La mère des batailles législatives va se jouer dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, défie le député sortant, le socialiste Patrick Mennucci. Le Marseillais ne décolère pas du parachutage sur ses terres électorales du quatrième homme de la présidentielle, fort de sa notoriété nationale. Il lui reproche d'avoir choisi un terrain acquis à la gauche, lui qui se pose en rempart contre le Front national. L'"insoumis" mise sur son excellent score du premier tour de la présidentielle à Marseille (24%) et espère, cette fois encore, arriver en tête du scrutin. Ce qui semble bien parti, selon un sondage Harris Interactive réalisé pour France Télévisions.

Valls face à Dieudonné sur ses terres

Dans la première circonscription de l'Essonne, Manuel Valls fait campagne sous la bannière de la "majorité présidentielle". A Evry et Corbeil-Essonne, l'ex-Premier ministre a toujours gagné depuis 2002, même si son image est quelque peu écornée depuis sa défaite à la primaire de la gauche. La République en marche et le Parti socialiste ont décidé de lui laisser le champ libre : les deux formations n'alignent aucun candidat face à lui.

Ses concurrents viennent d'un bord inattendu : le chanteur Francis Lalanne et l'humoriste controversé Dieudonné ont chacun annoncé leur candidature. Le premier en tant que suppléant d'un restaurateur d'Evry, sous l'étiquette du mouvement "éco-citoyen 100%". Le second aux côtés de Nolan Lapie, le jeune homme de 18 ans qui avait giflé Manuel Valls en janvier en Bretagne.

Mahjoubi s'attaque à Cambadélis à Paris

Dans la 16e circonscription de Paris, le duel s'annonce serré entre le nouveau secrétaire d'Etat au Numérique investi par La République en marche et le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. En 2012, le député socialiste avait obtenu 70% des voix au second tour face à un candidat de droite. Mais cette année, l'opposition s'annonce plus coriace. Au premier tour de la présidentielle, Benoît Hamon n'a obtenu que 13,2% des voix derrière Jean-Luc Mélenchon (30,5%), Emmanuel Macron (29,9%) et François Fillon (16,1%).

Le nouveau secrétaire d'Etat d'Emmanuel Macron tente de faire de cette élection un symbole du renouvellement en cours. "Jean-Christophe Cambadélis est le représentant d'une politique dépassée", lâche-t-il dans Les Echos, en rappelant que le responsable PS se présentait pour la cinquième fois aux législatives. La bataille s'annonce donc compliquée pour le premier secrétaire du PS, s'annonce donc difficile, à l'image de ce meeting sur une palette rouge.

Ruffin se présente à Amiens

Avec la présence de l'usine Whirlpool sur ses terres, la première circonscription de la Somme est devenue un symbole de l'élection présidentielle. Comme ailleurs, les législatives s'annoncent très incertaines et difficile de savoir qui se qualifiera pour le second tour. Marine Le Pen est arrivée en tête du premier tour de la présidentielle avec 28,8%, devant Emmanuel Macron (22,6%), Jean-Luc Mélenchon (21,7%) et François Fillon (13,5%).

Plusieurs fortes personnalités vont tenter d'emporter le morceau. Pascale Boistard, l'ancienne secrétaire d'Etat PS chargée des Personnes âgées, défendra son siège face à François Ruffin, l'auteur de Merci patron !, qui portera les couleurs de la France insoumise. Elle sera aussi opposée à l'acteur Franck de Lapersonne, nouvelle coqueluche du Front national tandis que Nicolas Dumont, maire d'Abbeville, se présente sous les couleurs de La République en marche.

Duflot attaquée à gauche et à droite à Paris

A Paris, le cas Cécile Duflot avait fait grincer des dents la maire socialiste, Anne Hidalgo, qui souhaitait qu'elle se présente ailleurs que dans la 6e circonscription. L'écologiste a maintenu sa candidature et devra donc faire face, entre autres, à Danielle Simonnet, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne et candidate de la France insoumise. Mais aussi à Nawel Oumer pour le PS et à Pierre Person, conseiller politique adjoint d'Emmanuel Macron et candidat d'En marche !. Dans cette circonscription de gauche, Emmanuel Macron était arrivé en tête (34,2%), devant Jean-Luc Mélenchon (29%) et Benoît Hamon (14,6%) au premier tour de la présidentielle.

Vallaud-Belkacem face à un "marcheur" à Lyon

En 2012, Najat Vallaud-Belkacem avait renoncé à se présenter à Lyon, craignant de perdre son portefeuille ministériel après son entrée dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Cette fois, l'ex-ministre de l'Education est bel et bien candidate et mise sur sa stature et son expérience politique pour s'imposer dans la 6e circonscription du Rhône.

Mais La République en marche a investi face à elle le multi-entrepreneur Bruno Bonnell, fondateur d’Infogrames. Ce partisan d'Emmanuel Macron mise sur les bons scores du candidat d'En marche ! à la présidentielle. Au premier tour, il était arrivé nettement en tête dans cette circonscription (27,7%), devant Jean-Luc Mélenchon (26,5%). Le socialiste Benoît Hamon n'y a fait que 9,2%.

El Khomri contre De Haas à Paris

Dans la 18e circonscription de la capitale, l'ex-ministre du Travail Myriam El Khomri fait partie des membres du gouvernement sortant épargnés par le camp Macron, mais la députée PS n'a pas partie gagnée. Elle trouvera face à elle Caroline De Haas, militante féministe et candidate soutenue par Europe Ecologie-Les Verts et le Parti communiste. Celle-ci avait été à l'origine d'une pétition contre la loi Travail, qui avait recueilli 1,36 million de signatures en 2016.

Bergé s'oppose à Poisson dans les Yvelines

Dans la 10e circonscription des Yvelines, les électeurs vont vivre un match entre deux droites. D'un côté, l'ancienne juppéiste Aurore Bergé, qui porte désormais les couleurs de La République en marche ; de l'autre, Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien-démocrate soutenu par Les Républicains.

L'ancien candidat à la primaire de la droite avait refusé de choisir entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle. Les résultats du scrutin annoncent justement un combat très serré, puisqu'au premier tour Emmanuel Macron a obtenu 27,9%, devançant d'un cheveu François Fillon et ses 22,4%. Derrière, Jean-Luc Mélenchon avec 15,6% et Marine Le Pen avec 14% avaient réalisé des scores honorables qui peuvent annoncer une quadrangulaire.

Corbière face à Hammadi en Seine-Saint-Denis

Dans la 7e circonscription de Seine-Saint-Denis, le porte-parole de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Alexis Corbière, affrontera le porte-parole du PS et député sortant, Razzy Hammadi. Entre les deux hommes au fort tempérament et à la langue bien pendue, le combat s'annonce relevé. Le premier mise sur le score remarquable de son champion au premier tour de la présidentielle (40,1%) pour s'imposer là où le second espère faire mieux que la troisième place (11,7%) du frondeur Benoît Hamon.

Une ancienne torera contre Collard dans le Var

Dans la deuxième circonscription du Gard, l'ancienne torera Marie Sara va tenter de battre le député sortant, Gilbert Collard, proche de Marine Le Pen. La candidate de La République en marche fait ses débuts en politique. Mais "j'ai l'habitude de descendre dans les arènes", lâche cette éleveuse de toros, qui dirige les arènes des Saintes-Maries-de-la-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Mont-de-Marsan (Landes). En 2012, l'avocat avait été élu sous les couleurs du Rassemblement bleu Marine avec 42,82% des voix dans une triangulaire. Mais il avait échoué en 2014 à prendre la ville de Saint-Gilles, située au cœur de la 2e circonscription du Gard.

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