Législatives : qui sont les six candidats de la majorité à la présidence de l'Assemblée nationale ?
Renaissance (ex-LREM), le MoDem et Horizons choisissent mercredi leur candidat pour le perchoir de l'hémicycle. Le candidat désigné par le camp présidentiel sera le favori lors de l'élection.
Six candidats pour un fauteuil. La majorité présidentielle, composée de Renaissance (ex-LREM), du MoDem et d'Horizons va choisir, mercredi 22 juin, son candidat à la présidence de l'Assemblée nationale. Le poste du perchoir se révèle très politique, d'autant plus avec la majorité relative obtenue par Emmanuel Macron. Logiquement, le candidat porté par la majorité sera le favori au moment du vote des députés à bulletin secret, prévu mardi 28 juin.
Le ou la présidente de l'Assemblée organise le travail parlementaire, veille au bon déroulement des séances et dispose aussi d'un pouvoir de nomination de certains postes et d'un pouvoir de saisine du Conseil constitutionnel. Voici les noms des prétendants au sein de la majorité.
Yaël Braun-Pivet
L'actuelle ministre des Outre-mer est candidate au perchoir. La députée des Yvelines n'a jamais caché ses ambitions. Elle avait déjà souhaité se porter candidate au poste en 2018, en critiquant son adversaire de l'époque, Richard Ferrand. "On ne peut pas lui contester cette volonté de renouveler les pratiques, mais il ne peut pas l'incarner." Quelques heures après, elle avait choisi de se retirer pour laisser le champ libre à celui qui bénéficiait du soutien de l'Elysée.
Yaël Braun-Pivet a cette fois une carte à jouer. Elle a le respect d'une partie des députés sortants qui ont apprécié son travail à la tête de la commission des lois au Palais-Bourbon.
Eric Woerth
"Je suis candidat à la présidence de l'Assemblée nationale", a annoncé Eric Woerth dans un entretien accordé au Parisien. L'ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy veut marcher sur les traces de Richard Ferrand, contraint d'abandonner l'hôtel de Lassay après sa défaite aux législatives. "Malheureusement, il n'a pas été réélu et je souhaite rendre hommage à son travail et me placer dans la continuité de son action", déclare l'ancien LR.
Eric Woerth a rallié Emmanuel Macron au début de la campagne présidentielle, estimant qu'il était "le mieux à même de défendre l'intérêt de la France et des Français". L'élection de cet ancien sarkozyste au poste clef de la présidence de l'Assemblée pourrait être interprétée comme un signe envoyé à la droite, mais Les Républicains n'ont sans doute pas encore digéré le départ de l'ancien ministre. "Quelqu'un qui trahit sa famille politique pour une gamelle est un traître", avait déclaré à l'époque le LR Aurélien Pradié.
Barbara Pompili
L'ancienne ministre de la Transition écologique n'a pas conservé de portefeuille dans le gouvernement d'Elisabeth Borne, mais n'a pas abandonné ses ambitions pour autant. La députée sortante, réélue dans la 2e circonscription de la Somme, aimerait bien prendre un peu de hauteur. "On est dans un moment où ça va être difficile de réunir des majorités" donc "on a besoin de quelqu'un capable de tendre la main à tout le monde", a déclaré à l'AFP l'ancienne députée EELV.
"J'ai 20 ans d'expérience politique. Je suis élue d'un territoire représentatif des difficultés que rencontrent nos concitoyens aujourd'hui et capable de parler à tout le monde, de faire du compromis", plaide-t-elle auprès de franceinfo. Mais les relations entre la ministre et la majorité n'ont pas été toujours faciles lors du précédent quinquennat. "Quand elle était députée, déjà, elle ne faisait rien de collectif, jamais", avait même lâché l'un des présidents de groupe de la majorité.
Joël Giraud
Après le secrétariat d'Etat chargé de la Ruralité puis le ministère de la Cohésion des territoires lors du précédent quinquennat, Joël Giraud se voit bien dans un rôle de premier plan. "La composition de notre Assemblée nous oblige, explique-t-il à RMC. La recherche du compromis doit être notre priorité pour faire avancer la France et les réformes écologiques, sociales et économiques pour lesquelles Emmanuel Macron a été élu."
L'ancien rapporteur du budget, réélu pour un cinquième mandat dans les Hautes-Alpes, estime que le perchoir doit être occupé par un parlementaire expérimenté. "Il est clair que le prochain président de l'Assemblée devra être capable de tenir la séance."
Sophie Errante
La députée de la 10e circonscription de la Loire-Atlantique souhaite prendre du galon. A 47 ans, elle fait valoir une expérience de terrain, après avoir été maire de la petite commune de La Chapelle-Heulin de 2008 à 2014. Présidente de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts depuis 2018, cette macroniste de la première heure, ancienne membre du PS tendance DSK, revendique une éducation de gauche reçue d'un père professeur et d'une mère enseignante, puis sage-femme, comme elle le confie aux Echos.
"La méthode que je défends se résume selon un triptyque (...) dialogue, proximité, équité", explique-t-elle dans sa profession de foi envoyée à ses collègues parlementaires. "Il nous faut agir pour rendre [aux concitoyens] l'Assemblée nationale plus proche et plus lisible."
Roland Lescure
Dans les alcôves de l'Assemblée, certains affirment qu'il a le soutien de l'exécutif pour prendre le perchoir. Roland Lescure, réélu député des Français d'Amérique du Nord, souhaite s'appuyer sur le fait qu'il est respecté des oppositions pour faire fonctionner à l'Assemblée. L'ex-socialiste n'est pas le parlementaire le plus connu de l'hémicycle, mais le porte-parole de LREM a su tisser ses réseaux en tant que président de la commission des affaires économiques et rapporteur de la loi Pacte. En 2018, il avait échoué dans sa quête du groupe LREM face Gilles Le Gendre.
"L'urgence, c'est d'agir en essayant de rassembler une majorité, et bien sûr ça ne va pas être simple, explique ce macroniste de la première heure sur franceinfo. J'ai vécu dix ans au Canada, des gouvernements minoritaires ça fonctionne, il y a des dizaines de pays dans le monde dans lesquels cette pratique existe, il faut qu'on apprenne à le faire."
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