Législatives 2024 : Olivier Faure redoute l'arrivée au pouvoir du "maréchal Bardella", un "propos excessif" et "insignifiant", répond Jean-Philippe Tanguy

"Vous êtes en train de libérer une parole raciste", affirme le premier secrétaire du PS, lundi sur franceinfo.
Article rédigé par franceinfo
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Jean-Philippe Tanguy, membre du bureau national du RN et député sortant de la 4e circonscription de la Somme, face à Olivier Faure, premier secrétaire du PS, réélu député en Seine-et-Marne au premier tour dimanche 30 juin. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Après le premier tour, dimanche, la campagne des élections législatives reprend. "Tout le débat de cette semaine, c'est de savoir si vraiment, on veut donner les pleins pouvoirs au maréchal Bardella", cogne Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste (PS), lundi 1er juillet sur franceinfo. Assimiler l'aspirant Premier ministre au maréchal Pétain, c'est un "propos excessif" et "insignifiant", rétorque Jean-Philippe Tanguy, invité pour débattre avec le numéro un du PS. Selon ce membre du bureau national du Rassemblement national (RN), "il n'y a pas un Français dans notre pays qui croit que M. Bardella est une personnalité autoritaire qui ne respecte pas la démocratie".

"Le programme du RN est profondément dangereux et a une matrice raciste", continue Olivier Faure, réélu député de la 11e circonscription de Seine-et-Marne dès dimanche soir. "Les dynamiques que vous créez, elles sont profondément racistes" et "vous êtes en train de libérer une parole raciste", affirme-t-il face à Jean-Philippe Tanguy. "La parole, malheureusement, et surtout les actes violents, sont libérés dans notre pays depuis bien trop longtemps et mis sous le tapis", martèle le député (RN) sortant de la 4e circonscription de la Somme, qui a manqué de peu d'être réélu dès le premier tour (49,62%).

"J'en ai assez de me faire assimiler à des Nazis"

Une séquence dans un reportage d'"Envoyé spécial", sur France 2, a marqué la campagne avant le premier tour : l'aide-soignante noire Divine Kinkela insultée par ses voisins, un couple de sympathisants du RN. "On fait ce qu'on veut, on est chez nous. Va à la niche !", lance la femme sur ses images. "C'est raciste ou pas ?", demande Olivier Faure à Jean-Philippe Tanguy. "Aller à la niche, ce n'est pas un propos raciste", tranche ce dernier, comme Marine Le Pen le 22 juin dans La Voix du Nord. Toutefois, "ce n'est pas parce que ces propos ne sont pas racistes qu'ils ne sont pas choquants".

Autre angle d'attaque pour Olivier Faure : le programme économique du RN. "Il n'est pas pro-business, il est en fait pro-riches", selon lui. "Rappelez-vous du patronat des années 30. C'était 'plutôt Hitler que le Front populaire", ajoute-t-il. C'est trop, pour Jean-Philippe Tanguy, qui laisse éclater sa colère. "J'en ai assez de me faire assimiler à des Nazis, ça suffit", enrage l'ancien compagnon de route de Nicolas Dupont-Aignan.

"Je suis candidat, homosexuel assumé, ça fait 20 ans que je me bats sur les droits des minorités. Je n'ai pas de leçons à recevoir."

Jean-Philippe Tanguy, député RN sortant et candidat

sur franceinfo

Lui non plus n'est pas avare de critiques envers le camp de son adversaire. Il prend l'exemple de la 6e circonscription du Calvados, où se représente l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne. Au second tour, le Nouveau Front populaire "va soutenir [face au RN] Mme Retraites et Mme Déficit, à savoir Mme Borne, contre laquelle ils ont dit pis que pendre".

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