Emmanuel Macron à Kiev à quatre jours du second tour des législatives : un calendrier qui "interroge", selon Alexis Corbière
Le déplacement d'Emmanuel Macron en Roumanie, Pologne puis Ukraine en pleine campagne électorale de l'entre-deux tours des législatives, suscite les critiques de la Nupes. Une députée LREM rétorque que le chef de l'État ne se déplace "pas seul". Il est accompagné de deux autres dirigeants européens.
Alors que le président Emmanuel Macron est arrivé à Kiev jeudi 16 juin, la députée LREM Valéria Faure-Muntian et le député de la Nupes Alexis Corbière sont d'accord sur une chose : stopper la guerre en Ukraine est une priorité. "Nous sommes sur le continent européen et nous devons trouver des solutions de paix" commente sur franceinfo Valéria Faure-Muntian, née en Ukraine, et présidente du groupe d'amitié France-Ukraine à l'Assemblée nationale. "Tout ce qui pourrait participer bien sûr à un soutien au peuple ukrainien est utile", renchérit Alexis Corbière.
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En revanche, leur opinion diverge quant au calendrier. "Choisir ce moment-là interroge", en pleine campagne pour le second tour des législatives, déclare le député insoumis tout juste réélu dans sa circonscription en Seine-Seine-Denis. "C'est le peuple ukrainien que monsieur Macron veut aider ou sa propre équipe et son parti actuellement en difficulté ?", soulève Alexis Corbière. "Si c'est le cas, ça manque peut-être de pertinence par rapport aux enjeux de ce qui passe en Ukraine", objecte-t-il.
"J'espère que le peuple ukrainien n'est pas ici utilisé pour des questions de politique intérieure française."
Alexis Corbière, député de la Nupesà franceinfo
Ces critiques sur le calendrier de ce déplacement, en pleine campagne électorale de l'entre-deux tours des législatives, Valéria Faure-Muntian les réfute. La députée estime que "le dialogue n'était pas suffisamment avancé" avant entre la Russie et l'Ukraine mais qu'"aujourd'hui, les éléments sont réunis". Elle rappelle qu'Emmanuel Macron "ne se déplace pas seul", et que le choix du calendrier a été fait "sur la scène européenne".
Un calendrier européen pas franco-français
Le chef de l'État français, Emmanuel Macron, a en effet pris un train dans la nuit en compagnie du chancelier allemand Olaf Scholz et du président du conseil italien, Mario Draghi. Les trois hommes sont arrivés dans la capitale ukrainienne, pour une première rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky depuis l'invasion russe le 24 février dernier. Le président français "souhaite ouvrir une nouvelle phase de négociations et de discussions aux côtés du président Zelensky", explique Valéria Faure-Muntian. L'objectif, selon elle, est d'aller "beaucoup plus loin vers la paix" et d'évoquer aussi "la libération des réserves de grains de l'Ukraine à destinatinon du continent africain".
Valéria Faure-Muntian défend également la position du chef de l'État, qui a dit la semaine dernière ne pas vouloir "humilier" la Russie, des propos "mal interprétés". Emmanuel Macron "a toujours eu à l'esprit l'Armistice de 1918, où l'humiliation de l'Allemagne a potentiellement généré la Seconde Guerre mondiale. Il veut donc maintenir le dialogue avec les deux pays", affirme la députée.
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