Cet article date de plus de cinq ans.

Vidéo Élections européennes : "Je veux faire entrer les souverainistes et tous les partis du bon sens au Parlement européen", assure Jordan Bardella

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Article rédigé par franceinfo
Radio France

Le candidat du Rassemblement national pour les élections européennes a estimé jeudi 23 mai sur franceinfo que "ça fait 60 ans que la construction européenne est dirigée par des 'eurobéats'".

Il veut "faire entrer les souverainistes et tous les partis du bon sens massivement au Parlement européen". Jordan Bardella, tête de liste du Rassemblement national pour les élections européennes, était l'un des invités de la matinée de débats organisée par franceinfo à la Maison de la radio avant le scrutin du 26 mai. Il a estimé que "cette alternance doit être possible, même au niveau européen".


franceinfo : Y a-t-il une porosité entre les électorats de La France Insoumise et du Rassemblement national ?

Jordan Bardella : Ces élections européennes ont deux échelles de lecture. C’est d’abord un enjeu européen, avec deux visions de la construction européenne radicalement différentes : l’Union européenne fédérale défendue par Emmanuel Macron d’un côté et notre vision, basée sur les nations, sur la coopération entre États. Ces élections sont aussi un référendum pour ou contre Emmanuel Macron, qu’il a décidé d’acter en sortant de son rôle de président de la République (...). En se comportant comme un chef de clan, il a fait le choix de s’engager pleinement dans cette campagne (…) On est la seule liste capable d’arriver devant celle d’Emmanuel Macron et de lui envoyer un message très clair. Si Emmanuel Macron arrive en tête, il se sentira légitimé et il va enclencher un certain nombre de réformes anti-sociales sur les retraites, l’indemnité chômage, la remise en cause des pensions de reversion... Je pense qu’il y a un certain nombre d’électeurs de La France insoumise qui sont sensibles à cette question sociale et qui pourront utiliser le bulletin de vote RN dimanche pour faire barrage à Emmanuel Macron.

Pour qui allez-vous voter comme président de la Commission ?

On ne sait pas. Peut-être Matteo Salvini, qui se disait prêt à se porter candidat. Notre objectif c’est d’arriver en tête dimanche pour mettre un carton rouge à Emmanuel Macron et faire entrer les souverainistes et tous ces partis du bon sens massivement au Parlement européen. Ça fait 60 ans que la construction européenne est dirigée par des "eurobéats", qui ont détruit les nations et renforcé la Commission européenne. Cette alternance doit être possible, même au niveau européen.

Que répondez-vous aux PME qui disent qu’elles sont inquiètes parce qu’elles commercent avec la Hollande, l’Italie, le Portugal… et que les frontières vont les empêcher de commercer aussi facilement qu’avant ?

Il ne s’agit pas de mettre des murs : c’est une caricature. Toutes les grandes puissances qui marchent dans la mondialisation sont en train de tourner le dos à la mondialisation sauvage. Donald Trump crée tellement d’emplois qu’il n’y a plus assez de main-d’œuvre. Ils font du patriotisme économique, baissent les impôts, protègent leurs filières. C’est en étant fort sur nos marchés intérieurs qu'on sera capable d’exporter demain. Le poids majeur pour les chefs d’entreprise, c’est la fiscalité. C’est ce délire normatif qui vient à la fois de l’État français et de l’UE qui les empêche de se développer. Par exemple, sur la directive du travail détaché (…), cela crée une concurrence déloyale à leur égard. À partir du moment où va avez une seule entreprise qui a recours au travail détaché, les autres sont obligées de s’aligner et c’est ce modèle que je veux rompre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.