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Trois candidats au Parlement européen menacés par la justice

Tous les candidats aux Européennes ne sont pas blancs comme neige. Trois d'entre eux se présentent alors qu'ils sont accusés de délits pour lesquels des enquêtes sont en cours.

Article rédigé par franceinfo - Alix Hardy
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Clemente Mastella, candidat au Parlement européen concerné par une enquête judiciaire. (© CHRIS HELGREN / REUTERS / X00378)

Mois d'une semaine avant les élections européennes, un candidat croate aux élections européennes est accusé d'abus de pouvoir par l'agence croate de lutte contre la corruption. Ce qui ne l'a pas empêché de maintenir sa candidature. Et il n'est pas le seul : deux autres députés se représentent malgré des accusations judiciaires.

Miloslav Ransdorf (République tchèque) : dettes et accidents de la route

Miloslav Ransdorf, communiste et eurosceptique tchèque, est député au Parlement européen depuis 2004 et vice-président du groupe européen GUE/NGL (gauche radicale). Mêlé à une multitude de scandales, il est connu du grand public pour avoir été filmé en train d'agresser un journaliste flamand (en anglais), qui l’avait surpris en train de pointer au parlement européen afin d’obtenir des indemnités journalières alors qu’il n’était pas présent ce jour-là.

En République Tchèque, Miloslav Ransdorf a connu d’autres déboires : il est accusé de plusieurs incidents de conduite, et notamment d’avoir, par deux fois, renversé des jeunes femmes avec sa voiture. Il reste pour l’instant à l’abri de toute procédure judiciaire grâce à son indemnité parlementaire, rapporte idnes.cz (en tchèque), un site d'actualité tchèque. L'eurodéputé est également endetté à hauteur de 620.000 euros suite à des prêts successifs, rapporte le site du Daily Pravo (en anglais), quotidien tchèque. “Comment a-t-il pu s’endetter autant alors qu’il gagne en moyenne 200.000 couronnes (7200 euros) par mois? Le mystère reste entier”. Une dette que Ransdorf justifie par “le financement de la campagne des européennes”. Un argument réfuté par son propre avocat.

Clemente Mastella (Italie): conflit d'intérêt

Figure éternelle de la droite italienne, Clemente Mastella est présent au Parlement européen depuis 2009. Ex-ministre du travail et ensuite garde des Sceaux, il est forcé d'abandonner son maroquin en 2008, sous la pression d’accusations d’association de malfaiteurs concernant son ancien parti, l’Udeur (Union des Démocrates pour l'Europe). Il effectue alors sa traversée du désert en s’exilant une première fois au Parlement européen entre 2009 et 2014, avec un taux de présence en séance plénière plancher de 50,23%. A son arrivée en 2009,il est épinglé par le quotidien La Repubblica (en italien) pour avoir critiqué devant ses assistants dans un ascenseur le montant des indemnités journalières au Parlement. “290 euros par jour ! Une misère. Ceux-là ne savent pas combien on gagne au parlement italien!

En avril 2014, le tribunal de Naples décrète le renvoi en jugement de Clemente Mastella et de sa femme dans l'affaire Udeur. Mastella, qui se représente au Parlement européen pour un second mandat, justifie le maintien de sa candidature à l'Europe en “reconnaissant qu’il ya polémique”, dans une interview vidéo à La Repubblica (en italien), quotidien italien indépendant. Le député sortant admet “ne pas faire partie du renouvellement politique” mais ajoute que “la vie politique est faite de jeunes et d’anciens”.

Vladimir Sisljagic (Croatie) : abus de pouvoir et détournement de fonds

Vladimir Sisljagic est un conservateur croate, à la tête du parti régionaliste HDSSB et préfet de la province d'Osijek- Baranja. Malgré des accusations de détournement de fonds, il se présente aux élections européennes de 2014 sur la liste Alliance pour la Croatie (droite radicale), qui réunit huit partis conservateurs tentant d'aspirer les votes de la droite historique croate, HDZ. Le 16 mai, l'agence croate de lutte contre la corruption (USKOK) a annoncé qu'elle ouvrait une enquête concernant des abus de pouvoir du préfet (sans mentionner sur qui) et des détournements d'argent à hauteur de 26.000 euros, selon le site EUobservers (en anglais).

Selon l'USKOK, les artisans et petites entreprises de la province auraient reçu en 2011 et 2012 des subventions qu'elles auraient reversé à 80% en liquide à Vladimir Sisljagic, rapporte jutarni.hr (en croate), un site d'actualités croate. Sisljagic s'est défendu de toute malversation dans la presse, expliquant "que personne n'avait pris contact avec lui" et qu'il avait "appris l'ouvertute d'une enqupete à sn encontre par des journalistes", rapporte rtl.hr (en croate), le site de la radio-télévision croate. Il a maintenu sa candidature au Parlement européen mais ne devrait pas être élu : en onzième position sur sa liste, les sondages ne lui prédisent pas de siège. 

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