Elections européennes : le président de la Fédération des chasseurs, candidat pour pouvoir "encore mettre un ver de terre sur un hameçon" ou manger "une côte de boeuf sur un barbecue"
Willy Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs, sera "effectivement" candidat aux élections européennes qui se dérouleront le 9 juin prochain, pour "défendre la ruralité", "des gens de la vraie vie" et "leur mode de vie", assure-t-il ce lundi matin sur France Bleu Nord. Objectif, "essayer de faire au moins 3% pour être remboursé, peut-être 5% pour avoir des élus", espère Willy Schraen.
Willy Schraen entend monter une liste de "vrais gens", avec "des corporations". "Moi, je suis chasseur, mais il y a la pêche et l'équitation, l'agriculture, l'élevage, les valeurs françaises, la viticulture, la tauromachie, la restauration, plein de gens aujourd'hui qui sont pratiquement des parias vis-à-vis de l'Europe et vis-à-vis d'une partie minoritaire de cette société française". Il promet une liste "avec des gens de la vraie vie". Sa ligne sera donc de défendre d'abord "le monde rural et la vie quotidienne des Français", face à des directives européennes et une "élite technocratique". "Les lois font partie de l'emmerdement quotidien des Français. Et vous avez les braves gens au bout qui les prennent en pleine figure tous les jours", critique-t-il.
Il dénonce une société "qui veut tout interdire"
Willy Schraen dénonce "cette société ultra violente qui veut tout discriminer, qui veut tout interdire". Alors il s'interroge : "Est-ce que demain on aura encore le droit de monter sur le dos d'un cheval, je n'en suis pas sûr. Est-ce que demain on pourra encore mettre un ver de terre sur un hameçon à la pêche ?", se demande-t-il. "Je n'en suis pas sûr. Est-ce qu'on mangera encore une côte de bœuf sur un barbecue ? Je n'en suis pas sûr et on peut décliner ça sur beaucoup de choses", plaide le président de la Fédération nationale des chasseurs. "En quoi aujourd'hui, quand on met des politiques en place en Europe, la vie est plus facile pour les gens ? Ce n'est pas le cas du tout", estime Willy Schraen.
Willy Scharen prend l'exemple de la voiture et des combustibles fossiles. "Il y a quand même une centaine de technocrates aujourd'hui, une espèce d'élite européenne qui prend des décisions à travers sa commission et son assemblée, et qui nous imposent des choses. Vous avez des gens en face qui n'auront jamais les moyens de changer d'auto parce qu'on est dans une période de crise, parce que c'est dur, parce que ça coûte cher une voiture électrique. Et aujourd'hui, on a l'impression qu'on est tous des salauds. Tout ce qui se passe de problématique dans la planète, c'est de notre faute", poursuit Willy Schraen. Selon lui, "si l'Europe veut faire des choses, plutôt que de mettre des centaines de milliards dans l'écologie, on se demande à quoi ça sert, et bien qu'on mette de l'argent pour les gens et qu'on les aide. Une directive européenne, aujourd'hui, dicte nos vies bien plus qu'on ne le pense".
Sa réponse aux critiques du RN
Le président de la Fédération nationale de la chasse est accusé de vouloir faire perdre des points à l'extrême droite, au profit du parti présidentiel. Mais Willy Schraen assure qu'il n'a pas parlé de sa candidature au président de la République. "J'ai entendu Sébastien Chenu du Rassemblement national effectivement expliquer que je bosse pour Macron, ça les emmerde tous. Willy Schraen est un mec libre", dit-il. "Je n'ai pas besoin d'argent et je n'ai pas besoin de pouvoir pour défendre une cause, assure-t-il. Je défends un mode de vie, alors ça, ça pose un énorme problème parce que ce n’est pas dans les cases. C'est forcément quelqu'un qui doit être téléguidé par quelqu'un autre. Au moins, c'est peut-être une bonne chose, ça leur fait peur."
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