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Infographies Age, parti, profession… Plongée dans les 33 000 candidatures aux élections régionales et départementales

Moins de candidats qu'en 2015, des cadres surreprésentés, plusieurs membres du gouvernement et du Parlement… Graphiques à l'appui, franceinfo brosse un tableau des candidatures aux élections régionales et départementales.

Article rédigé par Brice Le Borgne, Noé Bauduin
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Franceinfo vous présente le profil des 33 000 candidats aux élections régionales et départementales 2021. (JESSICA KOMGUEN / FRANCEINFO)

Ce dimanche 20 juin, la plupart des Français devront choisir entre plusieurs piles de bulletins. Une enveloppe pour les régionales, une autre pour les départementales. Afin d'y voir plus clair, franceinfo a analysé ces plus de 33 000 candidatures. Et révèle les tendances qui s'en dégagent.

Moins de candidats qu'en 2015

Pour les régionales comme pour les départementales, le nombre de candidats est en diminution par rapport aux scrutins de 2015. Il a baissé de 13% pour les départementales et de 11% pour les régionales.

Aux élections départementales, cette baisse va se traduire pour l'électeur par un choix plus limité au moment d'entrer dans l'isoloir. On compte cette année une moyenne de 3,9 binômes de candidats par canton, contre 4,4 en 2015. Alors qu'en 2015 seuls trois cantons comptaient un seul binôme candidat, on en dénombre 20 pour les élections du 20 juin 2021. Cette pénurie de candidats est particulièrement visible dans certains territoires, comme en Haute-Loire, où le nombre de binômes en lice a été divisé par deux en six ans. Aux élections régionales, les électeurs auront le choix entre, en moyenne, 9,1 listes par région, contre 10,1 en 2015.

Près de 2 000 candidats aux deux élections à la fois

Les élections régionales et départementales ne partagent pas seulement la même date de scrutin. De nombreux candidats sont présents à la fois sur une liste pour les élections régionales et dans un binôme pour les départementales. Sur près de 33 000 candidats au total, plus de 1 873 se présentent aux deux élections. Au global, cela représente 5,7% de tous les candidats.

Mais observé à l'échelle de chaque nuance politique, ce chiffre monte à 23% pour les candidats investis par le Rassemblement national. En d'autres termes, contrairement aux autres partis, 65% des candidats RN aux régionales se présentent aussi aux élections départementales. Une pratique qui n'a rien d'illégal, puisqu'un élu peut siéger à la fois au département et à la région.

Quinze membres du gouvernement et plus de 160 parlementaires

Comme à chaque scrutin de ce type, parmi les milliers de candidats, plusieurs personnalités se dégagent. Eric Dupond-Moretti dans les Hauts-de-France, Marlène Schiappa en Ile-de-France… Aux élections régionales et départementales, 15 membres du gouvernement sont présents sur les listes. On compte également 104 députés et 63 sénateurs candidats aux régionales. Des chiffres qui restent dans les ordres de grandeur de ce qui avait été observé lors des précédents scrutins régionaux. La loi sur le cumul des mandats interdit à un parlementaire d'occuper une fonction exécutive locale (comme président de région), mais il peut exercer un mandat local simple (conseiller régional). 

Localement, tous les présidents et présidentes de régions métropolitaines sont candidats à leur réélection. Et sur 1 752 conseillers régionaux actuellement en poste, 897 se représentent, soit 51%. Du côté des élections départementales, sur 95 présidents et présidentes en poste, seuls 21 ne concourent pas à leur réélection dans un conseil départemental. Enfin, 61% des conseillers départementaux sont candidats pour un nouveau mandat.

Des cadres surreprésentés

Les données fournies par le ministère de l'Intérieur permettent également d'analyser le profil sociologique des candidats. Nous avons fait le choix de nous pencher sur les candidats aux élections départementales seulement. En effet, dans le cadre des élections régionales, une grande partie des candidats figurent en position non éligible, ce qui rend l'analyse plus difficile et moins représentative.

Les cadres sont largement surreprésentés puisque que 32% des candidats sont issus de cette catégorie socioprofessionnelle (CSP) qui représente moins de 10% de la population française. Ils sont majoritaires dans tous les groupes politiques, à l'exception de l'extrême droite, où ce sont les retraités qui arrivent en tête.

Pour réaliser des comparaisons par tendance politique, franceinfo a constitué quatre grandes familles à partir des étiquettes attribuées par le ministère de l'Intérieur. 

L'extrême droite se démarque par une présence bien plus importante des classes populaires sur ses listes. La proportion d'ouvriers y est quatre fois plus grande qu'à gauche et même dix fois plus qu'au centre ou à droite. Le constat est le même chez les employés, qui pèsent pour 19% des candidats présentés par l'extrême droite, contre 7% à 10% ailleurs. Les candidats aux élections régionales présentent sensiblement le même profil socioprofessionnel.

L'extrême droite présente plus de candidats âgés… mais aussi plus de jeunes

Globalement, l'âge moyen des candidats aux départementales est d'un peu plus de 52 ans. Si les candidats d'extrême droite présentent une moyenne d'âge similaire, ils comptent dans leurs rangs la plus grande proportion de plus de 70 ans. Mais c'est également ce bloc politique (composé essentiellement du Rassemblement national) qui fait le plus confiance aux jeunes : 12% de ses candidats ont moins de 30 ans, soit deux à quatre fois plus que les autres tendances politiques. 

La droite, elle, présente des candidats plus âgés : ses binômes comptent seulement 3% de candidats de moins de 30 ans et 7,6% ont plus de 70 ans, pour une moyenne d'âge de plus de 54 ans.

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