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Trois (mauvaises) raisons qui vous retiennent de changer de banque

Seuls 3% des clients changent de banque chaque année, selon l'UFC-Que Choisir. Pourtant, cette procédure, parfois complexe, peut s'avérer payante. 

Article rédigé par Vincent Daniel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir estime qu'il existe trop de freins au changement de banque. (MAXPPP)

Changer de banque, ça vaut le coup. C'est le message lancé, mardi 9 décembre, par l'UFC-Que Choisir, qui déplore le trop grand nombre de freins au changement de banque. "Alors qu’en moyenne près de 25% des clients bancaires se disent insatisfaits de leur banque (...) seuls 3% des clients changent de banque chaque année. C’est trois fois moins que la moyenne européenne, et cinq fois moins que la mobilité française en téléphonie ou en assurance", explique l’association.

Si la procédure est complexe, elle peut se révéler intéressante pour votre pouvoir d'achat. Voici trois raisons (plus ou moins rationnelles) pour lesquelles vous n'osez pas changer de banque.

C'est trop compliqué

Face à la montagne de démarches administratives à franchir, vous pouvez avoir l'impression que le changement d'établissement bancaire est trop complexe. Vous n'avez pas totalement tort. Contacté par francetv info, Maxime Chipoy, directeur d'études chez UFC-Que Choisir dénonce, l'absence de "système efficace pour aider les clients à changer de banque".

Pourtant, depuis 2009, les banques ont mis en place un service gratuit d'aide à la mobilité, censé faciliter le changement. Chaque client peut demander à sa nouvelle banque de prendre en charge les opérations de prélèvements et de virements, de contacter ses créanciers... Sachez que l'établissement bancaire que vous quittez a cinq jours pour vous communiquer un récapitulatif des "opérations automatiques et récurrentes" ayant transité sur votre compte au cours des 13 derniers mois.

"Seuls 12% des personnes qui changent de banque utilisent le service gratuit d'aide à la mobilité, c'est pour le moins étonnant...", constate Maxime Chipoy, déplorant un manque de communication de la part des banques. Il existe cependant un guide de la mobilité (PDF) de 30 pages, mis en ligne par la Fédération bancaire française, qui explique les démarches pour changer d'établissement. 

Autre frein à la mobilité, le délai de prise en compte de vos nouvelles coordonnées bancaires par les créanciers institutionnels (Trésor public, EDF, Caisse des allocations familiales...). "Si le Trésor public prélève une somme sur un compte clos, il y a des frais bancaires et des pénalités vis-à-vis des impôts...", rappelle le directeur d'études chez UFC-Que Choisir. Pour faciliter cette procédure, l'association propose de mettre en place la "portabilité du compte". Un client qui change de banque garderait le même numéro de compte (et ses informations), comme cela se fait lorsque l'on change d'opérateur téléphonique. Une proposition que la Fédération bancaire française n'estime pas réalisable pour des raisons de sécurité. 

Ça coûte trop cher

Le coût d'un changement de banque est variable et aléatoire. Depuis 2005, la clôture des comptes de dépôts et comptes sur livrets est gratuite. En théorie, on ne peut pas vous demander des frais de clôture. En revanche, les banques vous factureront le transfert de certains produits (PEL, Livret A, crédits...).

Frais de fermeture, frais de transfert, rachat de contrat et même, parfois, coûts fiscaux peuvent dissuader de changer de banque. A titre d'exemple, le coût d'un transfert d'un PEL peut s'élever jusqu'à 150 euros.  

De toutes façons, les tarifs sont les mêmes partout

Détrompez-vous, beaucoup gagneraient à changer de banque. Selon l'étude réalisée par UFC-Que Choisir, un client qui choisit un nouvel établissement économisera, en moyenne, 265 euros par an. Un jeune qui utilise peu les services bancaires peut gagner 130 euros par an en passant à une banque en ligne. Pour un actif qui les utilise moyennement, le changement peut entraîner un gain de 60 à 278 euros. Et pour un senior, qui en aurait une utilisation intensive, l'économie potentielle est de 470 euros... 

Il existe différents comparateurs de banques sur internet pour savoir quel établissement vous convient le mieux en fonction de votre profil et des services que vous recherchez (carte bancaire, découvert, fonctionnement...). Attention, ils ne sont pas tous indépendants. UFC-Que Choisir a mis en accès libre son comparateur (indépendant) pendant dix jours, il est normalement réservé à ses adhérents. Pour de nombreux profils, les banques en ligne apparaissent comme les plus avantageuses. "Mais il y a aussi de grandes différences de tarifs entre les banques traditionnelles", souligne Maxime Chipoy. 

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