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Vente en ligne : cinq questions sur le déréférencement de la plateforme Wish de l'internet français

Le site de vente en ligne américain ne va plus être référencé par les moteurs de recherche tant qu'il continuera à vendre des produits non conformes et dangereux. 

Article rédigé par franceinfo
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Publié Mis à jour
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La plateforme de vente en ligne américaine Wish n'est plus référencée dans les moteurs de  recherche et les magasins d'applications en France. (BOONCHAI WEDMAKAWAND / MOMENT RF / GETTYIMAGES)

C'est une première en Europe. A quelques jours du Black Friday et à un mois des fêtes de fin d'année, le site et l'application Wish vont disparaître prochainement des moteurs de recherche comme Google et des magasins d'applications mobiles en France. Cette mesure exceptionnelle a été prise en raison de la présence de produits non conformes et dangereux, identifiés lors d'une enquête menée par les services français de la répression des fraudes.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a rappelé sur franceinfo que "le numérique n'est pas au-dessus des lois", précisant que "tout le monde ne peut pas faire ce qu'il veut", y compris les géants américains du numérique "qui ont pignon sur rue". Franceinfo fait le point sur cette mise en retrait d'un des plus gros vendeurs en ligne.

1Comment fonctionne cette plateforme ?

La plateforme américaine de commerce en ligne Wish, créée en 2010, est basée à San Francisco (Etats-Unis) et appartient à la société ContextLogic. Elle propose à chaque client une sélection de produits personnalisés, sélectionnés grâce des algorithmes. Les produits vendus provenant en majeure partie de Chine, la plateforme ne gère ni les stocks ni les retours de produits.  

Elle revendique "100 millions d'utilisateurs actifs, plus d'un million de marchands et environ 200 millions d'articles répertoriés", selon le site de Chinabrand (en anglais), une plateforme mondiale de ventes en ligne. Wish enregistre plus de 1,5 million de commandes par jour. Elle est entrée en Bourse à Wall Street en décembre 2020. 

2Qu'est-ce qui est reproché à Wish ?

Depuis un an, le site est dans le viseur du gouvernement français. Une première enquête relative "aux annonces de réduction de prix trompeuses et à la mise en avant frauduleuse de produits de marques notoires non disponibles sur la plateforme", a été menée, durant plusieurs mois en 2020, par le Service national d’enquête (SNE) de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Ses conclusions ont révélé que Wish propose des réductions de prix "trompeuses" et met en vente des produits d'appel qui ne sont pas réellement disponibles.

Une seconde enquête a été ouverte sur la sécurité des produits vendus et sur les pratiques commerciales de la plateforme. Sur "140 produits" vendus sur Wish et analysés par la DGCCRF, "la plupart étaient non conformes, voire dangereux", a précisé Bercy dans un communiqué publié le 24 novembre. En ce qui concerne les jouets testés, "95% d'entre eux étaient non conformes", dont "45% s'avéraient dangereux". Des jouets avaient notamment "de petits éléments qui se détachaient trop facilement, au risque d’être ingérés et d’entraîner la suffocation des tout-petits", a détaillé Bercy.

Concernant les appareils électriques analysés, "95% étaient non conformes" dont "90% considérés comme dangereux". Quant aux bijoux fantaisie, "62%" se sont révélés être dangereux. 

3Pourquoi Wish est-elle sanctionnée ?

Après avoir avisé la plateforme Wish de la présence de produits non conformes, voire dangereux, la DGCCRF a constaté que, même une fois retirés, ils réapparaissaient souvent sous un autre nom et parfois par le même vendeur, le site ne gardant aucun historique des ventes de produits non conformes et dangereux.

En juillet, les services français de la répression des fraudes ont sommé le site de se mettre en conformité dans un délai de deux mois. "Nous avons plusieurs fois rappelé à l'ordre le site Wish, a détaillé le ministre de l'Economie mercredi sur franceinfo. Il ne répond pas à nos demandes de respect des règles de protection du consommateur."

Une première sanction est donc tombée. Bercy a demandé, le 24 novembre, le déréférencement du site Wish à tous les principaux gestionnaires de moteurs de recherche, dont Google, et aux magasins d'applications mobiles disponibles en France.

4En quoi consiste le déréférencement d'un site ?

Dans quelques jours, quand vous taperez le mot "Wish" sur un moteur de recherche ou quand vous voudrez installer son application, votre requête n'aboutira pas. Le site Wish ne sera plus référencé en France. Mais il sera toujours possible d'accéder à la plateforme en tapant directement l'adresse dans la barre de recherche. "Le déréférencement des offres Wish réduit considérablement le risque qu'un consommateur tombe par hasard sur des offres de produits dangereux sur son site", estime Bercy.

La sanction doit durer jusqu'à ce que Wish se remette en conformité avec la loi. Mais le ministre de l'Economie n'écarte pas l'éventualité de sanctions plus lourdes. "On ira jusqu'à son interdiction sur le territoire français", a-t-il menacé. La société Wish risque, pour pratiques commerciales trompeuses, une amende pouvant aller jusqu’à 10% du chiffre d'affaires annuel, selon les articles L.121-2 et suivants du Code de la consommation. 

5Pourquoi cette décision est-elle importante ?

Cette décision "exceptionnelle" et "exemplaire" vise "à protéger les consommateurs et à mettre fin aux manquements de Wish quant aux obligations de sécurité des produits qu'il vend", a expliqué le ministère de l'Economie dans son communiqué.

C'est la première fois en Europe que les nouveaux pouvoirs de protection des consommateurs en ligne sont activités. Ils sont prévus par le droit européen et  désormais transposés en France dans le droit de la consommation.

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