"Un centre-ville, c'est comme une plante, ça s'entretient" : Compiègne, dans l'Oise, modèle de résistance du petit commerce
Compiègne a su redynamiser son centre-ville et fait figure d'exemple à suivre pour d'autres villes moyennes.
Comment redynamiser les centre-villes ? C'est l'une des questions abordées aux Assises du commerce, lancées mercredi 1er décembre. Le taux de commerces inoccupés dans les villes moyennes (moins de 100 000 habitants) ne cesse de progresser et approche les 15 %. Mais à Compiègne, dans l'Oise, ce taux est quasiment trois fois inférieur.
Quelle est la méthode miracle ? C'est plutôt une addition de facteurs dont la diversité des magasins présents, en terme d'activité ou de taille, selon Pascal Boulaire, chargé du développement économique de l'agglomération. "On a un bon mixte à l'heure actuelle de projets d'indépendants et d'indépendants installés, mais aussi d'enseignes nationales qui rassurent le consommateur et qui drainent du flux, se félicite-t-il. Le magasin H&M est en centre-ville et non en périphérie, si je veux aller chez Sephora ou autre, je viens en centre-ville..."
Des boutiques à l'essai
Loin des grandes enseignes nationales, Olivier Bourdon dirige la fédération des boutiques à l'essai, basée à Compiègne. Il aide des porteurs de projet débutants à obtenir une location à durée limitée, le temps de voir si ça fonctionne. "L'intérêt pour le commerçant à l'essai, c'est qu'il a signé un bail de six mois renouvelable une fois, explique-t-il. Lui peut facilement quitter les lieux et nous, on remet une opération en place et on retrouve un créateur."
Quant aux bailleurs, ils ont tout intérêt à louer, d'autant que la ville de Compiègne a instauré depuis quatre ans une taxe sur la vacance commerciale, un impôt local qui vise à inciter les propriétaires de ces locaux vacants à y favoriser le retour de l’activité.
"J'ai bien une dizaine de locaux qui se sont retrouvés sur le marché de nouveau et qui ont été pris grâce à cette taxe."
Pascal Boulaire, chargé du développement économique de l'agglomérationà franceinfo
Autre ingrédient du succès : une circulation plutôt limitée et des petites rues historiques interdites aux voitures. "C'était vraiment une volonté de la mairie parce que ça n'a pas toujours été piéton, reconnaît Claudine Gréhan, conseillère municipale déléguée au commerce, et on est encore en train de piétonniser ou semi-piétonniser certaines rues pour justement apporter ce bien-être."
Un effet Covid positif pour la ville
Sans compter des spectacles de rue et des animations tout au long de l'année.
Et un effet post confinement très positif. "C'est un effet Covid, il y a des habitudes qui ont changé", constate Virginie Pellegry, présidente de l'association des commerçants.
"Les gens préfèrent se balader en plein air que de s'enfermer dans une galerie, et en plus de profiter des animations qu'il peut y avoir dans la ville."
Virginie Pellegry, présidente de l'association des commerçantsà franceinfo
Mais tous en ont conscience, à l'image d'Olivier Bourdon : maintenir le dynamisme du centre-ville suppose une attention permanente. "Un centre-ville, c'est comme une plante, ça s'entretient, reconnaît-il. Il faut vraiment en prendre soin."
Compiègne a en tout cas été désigné "meilleur centre-ville marchand" dans la catégorie "petites villes moyennes" par Procos, une des principales fédérations de commerçants.
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