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SNCF : "On a fait semblant de ne pas voir les problèmes pendant très longtemps", déplore la ministre des Transports

La ministre des Transports Elisabeth Borne a expliqué, jeudi sur France Inter, être "dans une démarche dans laquelle on doit construire une réforme que l’on a trop longtemps différée" pour la SNCF.

Article rédigé par franceinfo
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La ministre des transports Elisabeth Borne, sur France Inter, le 15 mars 2018. (CAPTURE ECRAN / FRANCEINFO)

La ministre des Transports Elisabeth Borne a présenté, mercredi 14 mars, les grandes lignes de la réforme de la SNCF en Conseil des ministres, alors que l'intersyndicale se réunit jeudi 15 mars. Certains syndicats envisagent un mouvement dur et appellent déjà à manifester le 22 mars en même temps que la mobilisation prévue des fonctionnaires. Mais jeudi, sur France Inter, Elisabeth Borne estime qu'"il ne faut pas refuser le dialogue". Pour la ministre, "on a mis beaucoup de choses sous le tapis. On fait semblant de ne pas voir les problèmes, et on l'a fait pendant très longtemps. Mais les problèmes, ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas qu’ils n’existent pas".

franceinfo : Le 22 mars sera-t-il une journée noire dans les transports ?

Elisabeth Borne : J'espère que non, que les syndicats entendent ma proposition de continuer les discussions, de continuer la concertation pour répondre aux questions que les cheminots se posent (...). Moi, je ne suis pas dans cette logique [de conflit] ce n'est pas moi qui emploie ces termes. Moi, je suis vraiment dans une démarche dans laquelle on doit construire une réforme que l’on a trop longtemps différée.

On a mis beaucoup de choses sous le tapis, on fait semblant de ne pas voir les problèmes

Elisabeth Borne

à France Inter

Les problèmes, ce n’est pas parce qu’on n’en parle pas qu’ils n’existent pas, donc il faut en parler. Il faut parler de l'ouverture à la concurrence, il faut parler de l'organisation de la SNCF pour qu'elle soit plus efficace. Il faut parler de sa situation financière, il y a une dette gigantesque à la SNCF et il faut en parler parce que c'est vraiment l'avenir de la SCNF qui est en question.

Y-a-t-il une culture de la grève à la SNCF ?

Il ne faut pas refuser le dialogue, refuser de parler des sujets et c’est cela que l’on fait depuis trop longtemps. Et c'est aussi pour cela que la SCNF rencontre aujourd'hui des difficultés, parce que quand on propose d'engager des discussions, on brandit des épouvantails. Quand on parle d'organisation de la SNCF, on déplace le sujet en nous parlant de privatisation. Il n'est pas du tout question de privatisation. Donc si on ne veut pas parler des sujets, les sujets deviennent de plus en plus compliqués et à la fin ce sont les voyageurs, la SNCF et les cheminots qui en payent les conséquences (...). Je pense que la culture du dialogue doit avoir plus de place, je pense que les sujets quand ils sont difficiles il faut en parler. Et c'est comme cela qu'on avance, comme cela qu'on trouve des solutions ensemble.

Quel est le bon modèle ? Est-ce par exemple le modèle allemand ?

Le modèle allemand est celui qui a été mentionné par le Premier ministre quand on a lancé cette réforme, parce que c'est un modèle d'entreprise intégrée. On a beaucoup de problèmes de cloisonnement à la SNCF, que vivent les cheminots sur le terrain. On veut une entreprise plus unifiée plus réactive, où les décisions se prennent sur le terrain, où les managers ont des capacités de décision et effectivement le modèle allemand répond bien à ces objectifs.

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