Plus économique, plus écologique... Le "TGV du futur" dévoilé par la SNCF
Il est loin le temps du premier TGV de 1981. Une étape symbolique supplémentaire pour le TGV M, "le TGV du futur", va se dérouler lundi 29 avril. Commandée par la SNCF à Alstom, la première rame avec l'habillage "InOui", qui circulera à partir de 2025 sur la ligne Paris-Lyon-Marseille, a été présentée à Belfort, où Alstom fabrique les motrices.
Avec 230 motrices du TGV M voulues par la SNCF, le carnet de commandes du site de Belfort paraît complet pour quelques années. "Alstom Belfort et le TGV, c'est vraiment un amour qui dure depuis des années, explique David Journet, directeur du site. On a une vraie tradition quand on remet un produit aussi technologique que celui-là, il y a une fierté incroyable."
La SNCF vante l’esthétique du TGV M avec des tons clairs et la couleur baptisée frenchberry, une sorte de rouge bordeaux pour le logo "InOui" peint sur la rame. Ce TGV de 5e génération - baptisé TGV M, pour "modularité" - se veut à la fois plus écologique et, surtout, plus économique : il devrait ainsi permettre à la SNCF de faire de substantielles économies, d'abord en électricité, avec une consommation d'énergie inférieure de 20% aux rames de TGV duplex actuelles, grâce à son nez fuselé et son profil plus aérodynamique. Mais l'entreprise devrait aussi faire des économies de frais de maintenance.
Plus de passagers, mais des retards de livraison
La SNCF peut aussi espérer une meilleure rentabilité, car il offrira davantage d'espace à bord. À l'intérieur, les voyageurs auront plus d'espace, plus de sièges, un bar sur deux étages et du haut débit. Une rame comptera neuf voitures, contre huit actuellement, et aura donc la capacité d'embarquer jusqu'à 740 passagers par rame, soit une centaine de plus qu'aujourd'hui. Le tout avec des émissions de CO2 annoncées en baisse de 32%. "LeTGV M est révolutionnaire parce qu’on avait des objectifs très ambitieux avec 20 % de capacité en plus pour une même longueur de trains, explique le président d’Alstom France Jean-Baptiste Eymeoud. C'est un train aussi qu'on voulait plus économe en consommation d'énergie et en maintenance. Il y a énormément d'innovation dans ce train. Il a fallu relancer l'ensemble des bureaux d'études, revoir la conception. Et puis, ça donne un produit qu'on trouve assez séduisant."
Seule ombre au tableau : le retard pris dans la production des rames commandées par la SNCF, espérée initialement sur les rails avant les JO De Paris. Pour l'instant, seules des rames d'essai sillonnent le réseau français où elles ont parcouru à ce jour environ 50 000 kilomètres. Mais Christophe Fanichet, le PDG de SNCF voyageur, se veut désormais confiant sur le respect du calendrier : "Il y a déjà cinq rames TGV qui circulent pour continuer les essais. Ces essais vont se poursuivre jusqu'à l'été avant de rentrer dans une nouvelle phase qui est la phase d'homologation de ce train. Et lorsque ce train sera homologué, effectivement, il sera ouvert à la commercialisation et nous prévoyons cette commercialisation au deuxième semestre 2025."
À cette échéance, quatre à cinq rames devraient commencer à circuler sur la ligne entre Paris, Lyon et Marseille. Le rythme devrait ensuite s'accélérer avec neuf nouvelles rames en service en 2026 et douze chaque année à partir de 2027.
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