Le réseau ferroviaire français a fait perdre 340 millions de minutes aux usagers en 2018, selon l'UFC-Que Choisir
Ralentissements et arrêts de circulation imposés en raison de la dégradation du réseau ont fait perdre plus d'une heure par personne en un an, selon une enquête de l'association de consommateurs.
Le réseau ferroviaire français, vieillissant et dégradé, a fait perdre 340 millions de minutes aux usagers sur leurs parcours à cause des défaillances d’infrastructures ou des ralentissements, selon l'enquête de l'UFC-Que Choisir, publiée mardi 5 octobre. Cela représente plus d'une heure de perdue par personne en un an (68 minutes).
Alors que cinq millions d’usagers empruntent chaque jour le train, l'état du réseau engendre des ralentissements et des arrêts de circulation imposés qui allongent les temps de transport. Cela pèse sur la compétitivité du train par rapport à d’autres moyens de transport, estime l'UFC-Que Choisir.
Extension du réseau en dépit de l'entretien
L'association de consommateurs rappelle qu'au début des années 1980, 1 000 km de voies étaient renouvelés. En 2005, on en comptait moins de 500 km. C'est la conséquence de "la politique d’investissement menée depuis le début des années 1980 qui a privilégié l’extension du réseau au détriment de l’entretien des infrastructures existantes". En 2019, 23% du réseau dépassait sa durée de vie optimale.
L'UFC-Que Choisir compare le fonctionnement de SNCF Réseau, pénalisé par ce sous-investissement, avec ses homologues européens. Selon elle, la circulation d’un train en France demande 2,8 fois plus d’agents et 1,7 fois plus de capitaux que dans les pays voisins européens, alors que l'offre est altérée en fréquence et en amplitude horaire. La France propose, pour un même niveau de population desservie, 37% moins de trains, sur une amplitude horaire atrophiée de deux heures.
Petites lignes menacées
L'association note que ce sont les petites lignes qui concentrent les difficultés du réseau. Longtemps délaissées, elles regroupent 70% des sections de voies ralenties, soit 22% de leur longueur. En 2019, ce réseau secondaire était âgé en moyenne de 37 ans, et le réseau national de 29 ans. "La vétusté des infrastructures pèse ainsi sur la qualité de service, déplore l'UFC, ce qui accélère la désaffection des usagers au profit de la voiture, et enclenche un cercle vicieux d’abandon du train." Elle estime que la tentation est forte de fermer les lignes de desserte fine, une menace qui pèse sur près de 40% de ce réseau secondaire.
Afin de préserver un ferroviaire "à la hauteur des attentes des consommateurs", l'UFC-Que Choisir appelle ainsi les pouvoirs publics à augmenter leur soutien financier à SNCF Réseau pour garantir les investissements nécessaires à la rénovation et à la modernisation du réseau. Elle demande que soit imposé à la société des critères de performance. Enfin, l'association se prononce pour le maintien des lignes de desserte fine dès lors qu’elles répondent à une demande des autorités régionales ou des usagers.
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