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SNCF : une grève va-t-elle être déclenchée pour les vacances de Noël ?

La menace d'une "puissante mobilisation" plane au-dessus des fêtes de fin d'année, pour s'opposer aux mesures salariales proposées pour 2024 par la direction de l'entreprise ferroviaire.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des usagers de la SNCF attendent leur train à la gare de Lyon, à Paris, le 21 mars 2023, pendant les grèves contre la réforme des retraites. (MAGALI COHEN / HANS LUCAS / AFP)

La SNCF va-t-elle perturber les fêtes de fin d'année ? Le syndicat SUD-Rail a annoncé "construire une puissante mobilisation" à un peu plus d'un mois des vacances scolaires de Noël, qui débutent le 23 décembre. En 2022, le mouvement des contrôleurs, lancé en dehors de tout cadre syndical, avait empêché 200 000 voyageurs de prendre leur train le week-end du 24 décembre

Le syndicat, troisième en termes de représentativité au sein du groupe ferroviaire, n'exclut pas des journées d'action au moment des vacances de Noël, écrit-il dans une lettre adressée aux autres syndicats de la SNCF, la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire et la CFDT-Cheminots, et révélée mardi 14 novembre par Le Parisien. SUD-Rail veut une mobilisation "exclusivement sur le sujet des salaires, permettant d'unifier les cheminotes et cheminots statutaires et contractuels", rapporte BFMTV

Des discussions sur la question des salaires

SUD-Rail veut obliger la SNCF à "rouvrir des négociations et à répondre à [se]s revendications qui sont tout simplement une question de justice sociale", car les récentes annonces n'ont pas convaincu. Mercredi 8 novembre, la direction de la SNCF a annoncé avoir proposé une "augmentation moyenne" des salaires de 4,6% pour l'année 2024, dont 1,8% d'augmentation générale, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO). Dans le même temps, les bas salaires recevraient un coup de pouce supplémentaire pour que tout le monde se retrouve au minimum 10% au-dessus du smic. Selon le DRH du groupe Philippe Bru, avec les augmentations accordées en 2022 et 2023, les salaires auront progressé de 17% en moyenne sur trois ans si la proposition pour 2024 est appliquée.

SUD-Rail qualifie ce chiffre de "plan de communication""En réalité, c'est 1,8% d'augmentation générale, et ce n'est pas suffisant ! Nous courons en permanence derrière l'inflation. Tout augmente, et les cheminots ne s'en sortent pas !", déplore auprès du Parisien Julien Troccaz, secrétaire fédéral SUD-Rail. "Notre revendication est très simple : une augmentation de 400 euros par mois. Cela coûterait environ 700 millions d'euros par an à la SNCF, qui a réalisé 2 milliards de bénéfices et donné plus d'un milliard au fonds de concours", explique à Ouest-France Fabien Villedieu, l'un des porte-parole de la Fédération SUD-Rail. Outre améliorer le pouvoir d'achat, cette augmentation répondrait aux "complications pour recruter", car "aujourd'hui, la SNCF n'est plus attractive et on a des gros soucis d'effectifs", ajoute le syndicaliste.

"On va aller chercher quelque chose de meilleur"

Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail, espère pouvoir créer les conditions d'une unité syndicale. "Là, on est toujours dans une phase de consultation de l'ensemble de nos adhérents pour savoir si oui ou non, on signera cet accord salarial, détaille Fabien Villedieu à Ouest-France. On va aller chercher quelque chose de meilleur." Et pour y parvenir, SUD-Rail laisse toutes les options ouvertes.

"A ce moment-là, on n'exclut rien : la possibilité d'avoir une ou plusieurs journées d'action en décembre qui engloberaient les grands départs est sur la table."

Erik Meyer, secrétaire fédéral de SUD-Rail

à l'AFP

SUD-Rail continue de consulter ses adhérents jusqu'au mardi 21 novembre. "Ce qui remonte, c'est très majoritairement qu'ils sont opposés à la signature de l'accord", a noté Erik Meyer, mais, pour le moment, aucun mouvement social n'a été officiellement annoncé. Il est encore "trop tôt pour le dire" car cela dépendra "de ce que vont faire les autres syndicats", d'éventuels "compromis", et de "ce que décidera l'intersyndicale sur les suites à donner", a précisé Fabien Villedieu. 

Du côté des autres syndicats, l'Unsa-Ferroviaire, le deuxième syndicat de la SNCF a "décidé [mercredi] de signer les propositions salariales de la direction, obtenues après négociations" et ne participera donc pas au mouvement, rapporte Le Figaro. "Nous sommes en cours de consultation de nos structures et adhérents, nous nous prononcerons la semaine prochaine sur la NAO", a déclaré à BFMTV Thomas Cavel, secrétaire général de la CFDT-cheminots.

L'année dernière, seule la CFDT avait signé l'accord sur les négociations annuelles obligatoires. Une grève des contrôleurs, lancée en-dehors de tout cadre syndical, avait ensuite provoqué des perturbations massives en plein week-end de Noël. "La grève n'est pas une fin en soi, a assuré au Figaro Julien Froccaz. Le message que nous voulons faire passer à la direction, c'est : 'Ne jouez pas la carte du pourrissement, nous voulons rouvrir les négociations salariales.'"

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