Annulations de trains, retards, pannes... Un rapport accablant sur toute la ligne pour la SNCF
L'Autorité de la qualité de service dans les transports publie vendredi son rapport annuel sur la SNCF. Retards de plus en plus fréquents, annulations en série ou pannes répétées : le rapport dépeint une situation accablante pour l'ensemble du réseau ferroviaire.
Le manque de ponctualité des trains de la SNCF est plus que jamais à l'ordre du jour. Déjà pointés du doigt en 2017, les retards sur l'ensemble du réseau, qu'il s'agisse des TGV, TER ou RER, ont battu des records en 2018, selon le rapport de l'Autorité de la qualité de service dans les transports (AQST), qui dresse chaque année un bilan de l'activité des transports français. Dans ce document que s'est procuré Le Figaro (article payant), jeudi 18 avril, cette structure, qui dépend du ministère de la Transition écologique, dépeint une année noire sur les rails, à tous points de vue. Voici ce qu'il faut retenir de ce rapport.
Un nombre record de retards
Au total, 17,8% des TGV sont arrivés en retard en 2018, contre 15,4% l'année précédente. Cela représente "plus d'un train sur six qui n'arrive pas à l'heure", selon Alain Sauvant, le directeur de l'AQST, cité par Le Figaro. "C'est trop", ajoute-t-il.
Les lignes régionales sont, elles aussi, particulièrement touchées : 17% des Intercités sont arrivés en retard en 2018, contre 14,6% en 2017. Le rapport de l'AQST note tout de même "des résultats contrastés selon les lignes". Avec un (très) mauvais élève : la liaison Marseille-Bordeaux, qui a enregistré un taux record de 33% de trains en retard, en augmentation de 1% par rapport à l'année précédente. Une autre complication est venue s'ajouter à une situation déjà tendue : "En plus des grèves au printemps, la ligne qui traverse le département de l’Aude a subi d’importantes inondations à l’automne. Cela a joué", explique le directeur de l'AQST à propos de la ligne qui relie deux des plus grandes villes françaises.
Le rapport souligne cependant une ponctualité restée stable pour le transport ferroviaire en Ile-de-France. Et ce, même si aucune ligne RER et Transilien n'a atteint les objectifs de ponctualité fixés par Ile-de-France Mobilités, l'autorité régionale organisatrice des transports. La ligne de RER la plus empruntée, celle du RER A, a diminué le nombre de trains en circulation tout en se dotant de rames à deux niveaux, ce qui a permis d'éviter l'engorgement sur les voies en cas de problème.
Grève "perlée", annulations et pannes répétées
L'autre point noir, c'est la multiplication des annulations de trains. Une des raisons mises en avant par ce rapport est la grève inédite qui s'est étendue pendant trois mois au printemps dernier. Pour protester contre la réforme ferroviaire, les cheminots ont lancé une grève dite "perlée" : deux jours sur cinq entre le 3 avril et le 28 juin 2018. Le rapport de l'AQST revient sur cet épisode, en soulignant "des niveaux inédits" pour les annulations touchant les liaisons longue distance. La ligne Paris Nord-Arras a, par exemple, battu des records avec un taux d'annulation de 13,3%.
Huit mois après la fin de cette mobilisation, la SNCF a publié ses résultats annuels et évalué à 890 millions d'euros le manque à gagner pour son chiffre d'affaires en raison de cette grève.
La grève "perlée" a aggravé une situation déjà compliquée à cause des installations ferroviaires anciennes et dégradées. Le rapport revient notamment sur l'incident du 27 juillet survenu à la gare Montparnasse, à Paris, dû à un incendie dans un poste électronique. La pagaille s'était étendue sur plusieurs jours et les retards de trains s'étaient accumulés. Quelque 100 000 personnes ont été concernées par cet incident qui a pesé sur la hausse des retards de TGV.
Mais cet incident n'est pas un cas isolé : les perturbations sont fréquemment liées à des pannes qui affectent les lignes classiques, que les TGV empruntent sur certaines portions. Plusieurs autres pannes, mettant en cause l'état du réseau, ont eu lieu ces derniers mois : une panne électrique en gare de Strasbourg le 30 mars ou encore une panne informatique à la gare de l'Est de Paris, le 4 avril dernier.
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