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Grève à la SNCF : entre fatalisme, patience et stress à la veille d'un mardi noir sur les quais de gare

À la veille d'une grève à la SNCF qui s'annonce bien suivie, les usagers s'organisent en mettant au point des solutions de repli, qui passent par le facteur temps. Bus ou covoiturage rallongeront les temps de trajet.  

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Pour le 3 avril, la direction de la SNCF table sur un TGV sur huit en circulation en moyenne, un Intercités sur huit, un TER sur cinq et un Transilien sur cinq (illustration gare Saint-Lazare à Paris).  (MAXPPP)

Le mouvement de grève à la SNCF commence, lundi 2 avril à 19 heures. Les effets seront surtout visibles à partir de mardi, avec une circulation ferroviaire très perturbée. Les voyageurs anticipent comme ils peuvent ce mouvement syndical, contre la réforme ferroviaire voulue par le gouvernement. 

>> Grève à la SNCF : les vraies raisons du conflit social, au-delà du statut

Gare Saint-Lazare, à Paris, des habitués du train mettent au point des stratégies pour tenter de contourner les conséquences de la grève. Amélie, étudiante en alternance n'a pas de solution, elle va devoir se lever deux heures plus tôt. Habitant en grande banlieue, elle doit traverser Paris. "D'habitude, je mets une heure pour aller travailler", indique-t-elle, s'attendant à des voyages bien plus longs. L'étudiante en commerce redoute surtout la durée du mouvement social prévu jusqu'au 28 juin, par épisode de deux jours sur cinq.

Ça va être compliqué pour moi parce que je passe des examens et ça stresse encore plus. Ça ne va pas être cool non plus pour ceux qui passent le bac. Je pense à eux.

Amélie, étudiante

à franceinfo

Augustin, étudiant a trouvé une solution il y a une semaine pour rentrer dans le Nord, après un week-end de Pâques à Paris. Pour rejoindre Lille, mardi, il a pris "un covoiturage pour contourner la grève". Les raisons du conflit ne l'intéressent pas. "Je ne sais rien des revendications, je sais juste que ça va toucher beaucoup de monde", reconnaît-il.

Aloïs, professeur de yoga, habite l’Essonne et travaille à Paris. Il se prépare à de longues journées. En temps normal, il prend déjà des dispositions pour ne pas être en retard, mais à partir de mardi, il prévoit des marges de manœuvre encore plus conséquentes, "quitte à faire parfois une heure et quart et une heure et demie de trajet, donner un cours, puis rentrer avec autant de trajet".

J’annulerai des cours si nécessaire, mais comme je suis en profession libérale, c’est un manque à gagner immédiat.

Aloïs, professeur de yoga

à franceinfo

Ce professeur précise qu'il soutient les cheminots grévistes, "parce que, lui, ne bosse pas sur les voies" et qu'il est plutôt satisfait des horaires et des trains habituels. À proximité, Marion, un des seules personnes à garder le sourire à la gare, explique qu'elle prévoit de faire du covoiturage ou de s'armer de patience sur les quais. "J’ai trois mois de tournée qui tombent sur les trois mois de grève, indique cette jeune humoriste. J’attendrai mon heure, un train qui voudra bien me prendre. J’ai tellement de dates que je sens que ça va être douloureux."    

Les usagers du train s'organisent, à la veille de la grève à la SNCF - un reportage de Sandrine Etoa-Andègue

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