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Droit de retrait à la SNCF : la Fédération nationale des usagers des transports dénonce une "prise d'otage inadmissible"

La Fnaut ne nie pas les difficultés des agents et des contrôleurs de la SNCF, mais ce sont des problèmes à régler "dans le cadre de négociations entre les organisations syndicales et la direction", estime-t-elle.

Article rédigé par franceinfo
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La gare Pard-Dieu à Lyon, le 18 octobre 2019. (RICHARD MOUILLAUD / MAXPPP)

"Ce qui est intolérable dans le droit de retrait tel qu'il est pratiqué collectivement, c'est que les usagers n'ont aucun moyen de prévoir les choses, de s'organiser, ils sont pris en otage quasiment pour la journée, donc ça, c'est absolument inadmissible", a dénoncé vendredi 18 octobre sur franceinfo Bruno Gazeau, président de la Fnaut, la Fédération nationale des associations d'usagers des transports.

>> DIRECT. Des cheminots font valoir leur droit de retrait, le trafic SNCF fortement perturbé

Le trafic SNCF est fortement perturbé vendredi, veille des vacances de la Toussaint, quasiment partout en France. Les agents et les contrôleurs de la SNCF ont décidé d'exercer leur droit de retrait après un accident survenu mercredi dans la région Grand-Est, à Saint-Pierre-sur-Vence : un train a percuté un convoi exceptionnel à un passage à niveau, blessant légèrement onze personnes. Le conducteur, blessé à la jambe, était le seul agent à bord et a dû gérer la situation tout seul. Ce droit de retrait, prévu par le Code du travail, ne nécessite pas de dépôt de préavis et n'entraîne ni sanction ni retenue de salaire.

Différence entre droit de retrait et droit individuel

"Le droit de retrait est un droit individuel, rappelle Bruno Gazeau. Contrairement au droit de grève qui est un droit collectif. La différence entre les deux, c'est que le droit de retrait répond à une menace grave et imminente, alors que le droit de grève est organisé pour qu'il y ait un dépôt de préavis, l'obligation de faire une réunion de concertation, l'obligation de se déclarer gréviste et pour la SNCF de faire un plan de transport. Pour les usagers, ça leur permet d'être informés et de pouvoir s'organiser."

Je ne nie pas les problèmes, ce que je nie c'est la façon dont on les traite.

Bruno Gazeau

à franceinfo

Bruno Gazeau ne balaie pas les difficultés des agents et des contrôleurs de la SNCF pour autant : "Les usagers se rendent bien compte qu'il y a des problèmes, estime-t-il. Ils soutiennent souvent les cheminots. Ce qu'ils ne peuvent pas supporter, c'est d'être mis devant le fait accompli. Tout cela crée de l'angoisse, du stress, qui est inutile."

"Ces problèmes-là doivent être traités dans le cadre de négociations entre les organisations syndicales, la direction de la SNCF et les régions qui passent contrat avec la SNCF, mais ça n'est pas un problème qui se pose immédiatement", conclut Bruno Gazeau.

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