Augmentation des tarifs de la SNCF : "C'est difficile à accepter" répond la FNAUT qui réclame "un effort de transparence" sur le prix des billets
La SNCF a annoncé, vendredi 18 novembre, une hausse des prix de 5% pour les TGV en 2023. Les conditions d'échanges seront également durcies.
"C'est difficile d'accepter des augmentations de tarifs tant que le nombre de trains qui circulent et leur cadencement n'est pas revenu à la normale", dénonce vendredi 18 novembre sur franceinfo le président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) Bruno Gazeau. "En plus les prix déjà élevés risquent d'augmenter beaucoup." Bruno Gazeau demande à la SNCF "un effort de transparence" sur son système de fixation des prix.
franceinfo : Ce bouclier tarifaire vous paraît-il satisfaisant ?
Bruno Gazeau : À première lecture, le bouclier tarifaire est intéressant. Il préserve les petits prix, la carte avantage et les tarifs réduits pour ceux qui voyagent avec des enfants. Mais c'est difficile d'accepter des augmentations de tarifs tant que le nombre de trains qui circulent et leur cadencement n'est pas revenu à la normale. En plus les prix plus élevés à cause du "yield management", ce système qui fait que le prix augmente plus on prend son billet tardivement ou dans un train déjà bien rempli, risquent d'augmenter beaucoup. On demande à la SNCF de faire un effort de transparence et de nous rendre compte des paliers qui existent.
La révision des conditions d'échange et de remboursement vous chagrine-t-elle ?
Le plus difficile, c'est que la SNCF n'accepte pas de distinguer l'annulation de l'échange. On comprend qu'il faille payer plus de 15 euros pour un billet annulé puisque ça représente une perte sèche pour la SNCF qui doit revendre le billet. Il y a des frais de dossier. En revanche, ce n'est pas admissible de payer 15 à 20 euros, et donc près de 80 euros quand vous êtes quatre, si vous reprenez un autre billet derrière. Nous demandons vraiment à la SNCF de clarifier ça.
Est-on systématiquement pénalisé quand on prend son billet au dernier moment ?
Oui, il faut le prendre le plus tôt possible. Pas forcément le premier jour, parce qu'il y a beaucoup de monde qui se connecte. Mais il faut essayer d'organiser ses voyages dans les premiers jours, ce qui n'est pas le comportement d'après-Covid. Aujourd'hui, les gens prennent leurs dispositions de plus en plus tard. C'est vrai dans le train comme dans l'hôtellerie.
Entendez-vous l'argument de la SNCF selon lequel elle aurait pu réduire l'offre ou renoncer à des investissements pour faire face à ces surcoûts ?
Pas du tout, non. Aujourd'hui, la demande est supérieure à l'offre, que ce soit dans les TER, les TGV ou même les Intercités. Il faut donc absolument répondre à cette demande. Les gens prennent de plus en plus le train. Il faut aussi penser que l'essence ne va pas baisser demain et que c'est un avantage très important pour la SNCF. Il serait dommage qu'elle n'en profite pas et qu'elle n'en fasse pas profiter les usagers qui préfèrent avoir du cadencement et trouver des billets simples.
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