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Réforme ferroviaire : moins de trains, moins d’emplois (syndicats)

Les syndicats de la SNCF ont dévoilé ce jeudi un rapport d’un cabinet d’experts sur les conséquences de cette réforme ferroviaire. Ils craignent notamment des fermetures de lignes et des suppressions d'emplois.
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Selon le rapport d'expertises commandé par les syndicats, il pourrait y avoir 10.000 suppressions de postes d'ici 2020 © Maxppp)

Les syndicats ont dévoilé ce jeudi un rapport d’expertise sur la réforme ferroviaire. Une partie a été mise en place le 1e janvier dernier. La réforme prévoit notamment la fusion de la SNCF et de RFF (réseau ferré de France). Elle veut stabiliser la dette du secteur ferroviaire, soit 44 milliards d'euros.

 

L'une des conséquences pointées par ce rapport d'expertise, est qu’il y aura à terme moins de train. Pour faire des économies, la SNCF doit se concentrer sur les axes rentables, très utilisés et délaisser les petites lignes TER. Ce sera aux régions de financer alors qu'elles souffrent elles-mêmes des baisses de dotation de l'Etat. La concurrence des cars, prévue dans la loi Macron va aussi mettre à mal ces petites lignes, c'est ce que dit en tous cas l'expertise.

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Fermetures de lignes

Les élus syndicaux dénoncent le fait que ces économies pourraient avoir une conséquence sur la sécurité. Moins de budget, c'est moins d'argent pour la rénovation des rails, pour le fret, le transport de marchandises et aussi pour les voyageurs. "A partir du moment où vous n’entretenez pas assez les lignes, des problèmes de sécurité de circulation se posent. On est obligé de diminuer la vitesse de circulation sur ces lignes. On diminue la vitesse, on diminue la vitesse jusqu’à la fermeture de la ligne ", explique Arnaud Eymery, du cabinet Degest qui a conduit l'expertise.

 

C'est le cas pour des petites lignes, En Lorraine, par exemple, entre Bitche et Sarreguemines, il n’y a plus de trains mais des cars. Sur les plus grandes axes, ce cycle infernal est en cours. Entre Bordeaux et Lyon, par exemple, des travaux et des problèmes de sécurité réduisent la vitesse.

Baisse d’emploi à la SNCF

Selon le rapport, la réforme ferroviaire va accélérer la baisse de l'emploi avec 10.000 suppressions de poste en cinq ans. L'emploi, comme l'abandon des petites lignes par rentables, ce ne sont pas des nouveautés, bien-sûr mais ces deux problématiques seraient accélérées par la réforme ferroviaire. C'est en résumé, ce que dit l'expertise. Reste à savoir si la direction de la SNCF va prendre en compte ce rapport ou se contenter d'écouter poliment ses élus syndicaux comme ça a été souvent le cas.

"Il faut que la SNCF se réforme" (Frédéric Cuvillier, ancien ministre des Transports)

 

Sur France Info, l’ancien ministre des Transports, Frédéric Cuvillier déclare que rapport "a été demandé par un syndicat et non pas par des syndicats, qui était hostile depuis le premier jour à la réforme du ferroviaire. Plus qu’un rapport sur la réforme c’est plus un état des lieux de l’existant et ce sur quoi la réforme propose de revenir est indispensable ". En réalité, l'idée est bien celle de la CGT mais la demande de rapport a été votée à l'unanimité au sein des élus du CE, qui est composé de 40 personnes venant de quatre syndicats. 

 

Il insiste : "Les petites lignes sont régionales et donc l’autorité organisatrice des transports doit être les régions. Il faut une meilleure organisation entre le réseau national et le réseau régional. Rien n’est pire que de prendre une intercité et de ne pas avoir de correspondance alors même que les régions mettent des sommes conséquentes sur leurs réseaux régionaux ".

 

"La réforme est indispensable", dit l’ancien ministre des Transports, Frédéric Cuvillier

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